À l’approche des vacances estivales, le secteur aérien est confronté à un manque significatif de nouveaux avions, aggravé par des défis dans la chaîne d’approvisionnement et une hausse des coûts de location. Cette situation pourrait impacter les capacités des compagnies aériennes et augmenter les tarifs des billets.
Y aura-t-il suffisamment d’avions cet été ?
Le secteur aérien s'apprête à vivre un été particulièrement tendu. Alors que le nombre de voyageurs devrait atteindre des sommets historiques, avec 4,7 milliards de personnes attendues en 2024, les compagnies aériennes font face à une grave pénurie d’avions neufs.
Un été sous tension pour les compagnies aériennes
Cette situation est exacerbée par les problèmes de production chez les principaux constructeurs tels que Boeing et Airbus. Le PDG de Corsair et président de la Fédération nationale de l'aviation, Pascal de Izaguirre, souligne que cette carence dans la chaîne d'approvisionnement cause « de vraies difficultés », notamment en ce qui concerne les avions neufs, les moteurs et les pièces détachées.
Pour pallier le manque d'appareils, les compagnies aériennes se voient contraintes de repenser leurs stratégies. D'une part, elles maintiennent en vol les avions qui auraient normalement dû être remplacés, engendrant des coûts de maintenance et de réparation en forte hausse. D'autre part, elles recourent à la location d'avions, dont les tarifs ont explosé, atteignant des niveaux record. Les dépenses en location ont augmenté de 30% par rapport à l'ère pré-pandémique.
Avions indisponibles, des répercussions inévitables pour les voyageurs
Cette stratégie, bien qu'efficace pour répondre à la demande immédiate, pèse lourdement sur les finances des compagnies aériennes. Le coût de location d'un Airbus A320-200neo ou d'un Boeing 737-8 MAX peut atteindre 400.000 dollars par mois, un chiffre qui n'avait pas été vu depuis mi-2008. « Il y aura clairement un impact sur les finances et la rentabilité des opérateurs », confirme François Sfarti, consultant principal pour Emerton, à BFMTV.
Cette crise de capacité et la hausse des coûts opérationnels risquent de se répercuter directement sur les voyageurs. Certaines compagnies, comme Ryanair, prévoient déjà des hausses de tarifs pouvant atteindre 10% cet été. De plus, les ajustements de capacité se traduisent par une réduction de la fréquence des vols sur certaines lignes, ce qui pourrait limiter les options disponibles pour les consommateurs.
Pascal de Izaguirre affirme néanmoins que les grandes compagnies savent faire preuve de flexibilité et sont habituées à gérer de telles fluctuations. Toutefois, le climat reste incertain, et l'été 2024 pourrait être marqué par des choix difficiles tant pour les opérateurs que pour les voyageurs.