Une ruelle déserte. Deux corps. Une brutalité sans explication. Et un village des Vosges qui tente de comprendre. Voici ce que l’on sait – et surtout ce que l’on ne sait pas encore – du double meurtre de Xertigny.
Vosges : double meurtre à coups de pierres, un prêtre parmi les victimes

Le lundi 31 mars 2025, dans le petit village de Xertigny, niché au cœur des Vosges, un fait divers d’une violence inouïe est venu briser la quiétude apparente de cette commune de 2 500 âmes. Deux septuagénaires ont été tués à coups de pierres, en pleine rue. L’un des deux, le père Pierre Panon, était un prêtre retraité du diocèse de Nancy et Toul.
Dans les Vosges, un meurtre à coups de pierres qui glace
Les faits se sont déroulés en début d’après-midi, vers 14h30. Deux promeneuses découvrent les corps sans vie de deux personnes âgées, allongées dans une ruelle peu fréquentée à Xertigny. Des pierres ensanglantées jonchent le sol autour des cadavres. Les secours, alertés immédiatement, ne peuvent que constater les décès. Les premières constatations évoquent une agression d’une extrême violence, à l’aide de projectiles retrouvés sur les lieux.
La scène de crime se situe « en haut du village, dans une propriété privée à l’extérieur de l’habitation ». Une source proche du dossier, citée par Vosges Matin, décrit l’endroit comme « une ruelle peu habitée, ça donne ensuite sur des champs, il y a peu de passage ». Autant dire que les témoins directs sont inexistants, et que les gendarmes de la brigade de Remiremont doivent reconstituer un puzzle macabre avec bien peu d’éléments.
Parmi les victimes : un prêtre, encore en service
L’identité de l’une des victimes est rapidement confirmée par le diocèse de Nancy et Toul. Il s’agit du père Pierre Panon, âgé de 76 ans. Prêtre à la retraite depuis deux ans, il continuait d’assurer ponctuellement des messes dans le secteur. Il ne résidait pas à Xertigny, mais y était en visite.
Le diocèse exprime sa « sidération » et sa « profonde tristesse ». Le père Panon était une figure respectée, connue pour sa douceur et son engagement. Cette dimension spirituelle ajoute une résonance tragique au crime.
L’autre victime est une femme née en 1948 et originaire du village. On en sait pour le moment assez peu concernant sa relation avec le père Panon, qu'il s'agisse d'un lien de parenté, amical, d'une ancienne paroissienne ou tout simplement d'une rencontre de hasard.
Un suspect interné en psychiatrie, et des zones d’ombre
Très vite, un homme d’une trentaine d’années est interpellé par les forces de l’ordre. Il est connu pour des faits de stupéfiants mais « n’a aucun lien apparent avec les victimes ». Il n’est pas non plus résident de la commune. Une expertise psychiatrique mène à la levée de sa garde à vue. Il est aussitôt interné en hôpital psychiatrique.
Le parquet d’Épinal, qui a ouvert une enquête pour double meurtre, s’apprête à organiser une conférence de presse. Elle est prévue ce mercredi 3 avril à 15 heures. Les familles, les habitants, et les observateurs attendent des réponses – ou du moins un début de cohérence dans ce récit abscons.
Un village assommé et une enquête qui piétine
À Xertigny, c’est l’incompréhension. Les habitants décrivent une « stupeur totale », « une affaire sans sens » et un climat « d’angoisse impalpable ». « On ne sait pas comment il est arrivé là », affirme un villageois à l’AFP, à propos du suspect.
Le procureur Frédéric Nahon a pour l’instant gardé le silence. Le passage à l’acte, aussi sauvage que gratuit, laisse supposer soit une pulsion délirante, soit un mobile caché encore inavouable. Cette affaire, qui s'ajoute aux trop nombreuses qui ont lieu chaque jour en France, est pour le moment difficile à comprendre.