Malgré les avancées technologiques et une certaine prise de conscience, les voitures thermiques polluent autant qu’il y a une décennie, selon la Cour des Comptes. Un constat alarmant qui remet en question l’efficacité des mesures actuelles.
Les voitures thermiques polluent toujours autant qu’il y a 12 ans
Voitures thermiques : aucune baisse des émissions depuis 2010
La Cour des Comptes ne mâche pas ses mots : les véhicules thermiques, malgré les promesses et les progrès, émettent autant de CO2 qu'il y a douze ans. Cette révélation met en lumière l'écart entre les objectifs environnementaux et la réalité sur le terrain. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : aucune baisse significative des émissions n'a été enregistrée depuis le début des années 2010.
Mais pourquoi ce surplace bien qu’il y ait une prise de conscience ? La Cour des Comptes pointe du doigt plusieurs facteurs. D'abord, l'augmentation de la taille et du poids des véhicules. Ensuite, une adoption jusque-là timide des voitures électriques, freinée par des infrastructures de recharge insuffisantes et des prix souvent très élevés, malgré la mise en place de plusieurs aides, comme le bonus écologique ou le leasing social. Enfin, des normes d'émissions sont même parfois contournées par les constructeurs. Pourtant, l'Europe a mis en place en 2010 des quotas d'émissions de CO2 que les constructeurs automobiles ont l'obligation de respecter, sous peine d'amendes.
Les constructeurs fabriquent des voitures de plus en plus imposantes
Ce statu quo a un coût, et pas seulement écologique. Les consommateurs, encouragés à opter pour des véhicules plus propres, se retrouvent face à un marché complexe et des incitations insuffisantes. L'environnement, quant à lui, continue de subir les assauts de la pollution, compromettant les efforts de lutte contre le changement climatique et mettant en péril la biodiversité et la santé publique. Si les émissions des voitures à essence sont en baisse (-4,6 %), cela est compensé par la construction de voitures thermiques toujours plus imposantes les unes des autres, la masse des voitures a augmenté de 10 % et la puissance des moteurs de 25 %.
Face à cette situation, l'action s'impose. La Cour des Comptes appelle à une révision des politiques, à un renforcement des contrôles et à une véritable incitation à la transition écologique. « Le principal défi à relever pour atteindre les objectifs de réduction des émissions pour 2030 et au-delà sera de faire en sorte que le particulier se tourne suffisamment vers les véhicules à émission nulle. Il importera tout particulièrement de rendre les véhicules électriques abordables, de mettre en place assez d’infrastructures de recharge et de garantir l’approvisionnement en matières premières nécessaires à la production des batteries », souligne la Cour des comptes. En 2021, 23 % des émissions de gaz à effet de serre en Europe provenaient des transports, avec plus de la moitié émise par les voitures. Et ce chiffre ne cesse d'augmenter.