Les voitures électriques ne font plus recette en Europe

Après trois ans de croissance soutenue, les ventes de voitures électriques marquent un ralentissement notable en Europe au premier semestre 2024.

Cropped Favicon Economi Matin.jpg
Par Aurélien Delacroix Publié le 19 juillet 2024 à 11h00
voiture mobilité
Les voitures électriques ne font plus recette en Europe - © Economie Matin
5,7 MILLIONSLe marché automobile européen a enregistré 5,7 millions de véhicules vendus au premier semestre.

Les chiffres publiés le 18 juillet par les constructeurs automobiles révèlent une stagnation des ventes de voitures électriques en Europe au premier semestre 2024. Avec une légère hausse de seulement 1,3%, ces véhicules représentent désormais 12,5% des ventes de voitures neuves, contre 12,9% au début de l'année 2023.

Les hybrides en hausse, les ventes de modèles thermiques reculent

L'une des raisons majeures de ce ralentissement est la suppression des aides à l'achat pour les voitures électriques en Allemagne, le plus grand marché automobile du continent. Cette décision, prise fin 2023, a eu un impact significatif sur la progression des ventes de véhicules électriques, alors que la Commission européenne envisage d'imposer cette motorisation d'ici 2035. Tesla, leader du marché avec la Model Y, a vu ses ventes européennes chuter de 9,1% sur le semestre.

Malgré cette tendance globale, certains pays de l'Union européenne ont continué de voir leurs ventes d'électriques progresser. En France, par exemple, le dispositif de « leasing social » a soutenu les ventes, tout comme les avantages fiscaux en Italie et en Belgique.

En parallèle, le marché automobile européen a connu une légère reprise au premier semestre avec 5,7 millions de véhicules vendus, soit une augmentation de 4,5%. Cependant, les ventes restent inférieures à leur niveau d'avant la pandémie de Covid-19. Face à une offre limitée de modèles électriques économiques, les acheteurs se sont davantage tournés vers les voitures hybrides, dont les ventes ont augmenté de 22,3%, représentant désormais 29,2% du marché.

Les modèles à essence et diesel ont continué de voir leurs ventes chuter dans la plupart des pays européens, bien qu'un rebond ait été observé en Allemagne et en Italie. Dans ces deux pays, ces motorisations représentent respectivement 35,3% et 12,9% du marché.

Dans ce contexte incertain, Toyota, pionnier des voitures hybrides, a connu une hausse significative de ses ventes au premier semestre, avec une augmentation de 20,7%. La marque a notamment bénéficié du succès de ses modèles Yaris assemblés en France. Volkswagen, leader du marché, a progressé de 4,1%, tandis que Stellantis et Renault ont connu des fortunes diverses, avec une légère baisse pour Stellantis (-0,5%) et une légère hausse pour Renault (+2%).

Vers une démocratisation des voitures électriques

La dynamique des ventes pourrait néanmoins changer rapidement avec l'arrivée imminente sur le marché de plusieurs modèles de voitures électriques à moins de 25.000 euros. Hyundai a récemment présenté sa petite électrique, l'Inster, au salon de Busan en Corée. D'autres modèles tels que la Renault 5, la Citroën C3, la Fiat Panda ou la Volkswagen ID.2 devraient arriver entre fin 2024 et 2025, rendant les voitures électriques plus accessibles.

Ces nouveaux modèles, couplés à d'éventuels bonus à l'achat et primes à la casse, pourraient se vendre à des prix très compétitifs, sous la barre des 20.000 euros ou à partir de 99 euros par mois en location longue durée. Bien que leur autonomie reste limitée, autour de 300 kilomètres, elle est meilleure que celle des premières voitures électriques d'entrée de gamme comme la Dacia Spring.

« On va faire prendre le réflexe électrique à des gens qui n'y pensaient pas », a déclaré Thierry Koskas, le patron de Citroën, lors de la présentation de la nouvelle C3. La baisse du prix des batteries, notamment grâce à l'utilisation de la technologie LFP (lithium, fer et phosphate), contribue également à cette tendance. Cette technologie est moins chère et plus durable, bien que moins puissante que les batteries NMC (nickel-manganèse-cobalt).

Les constructeurs chinois devraient également se positionner sur le segment des voitures électriques d'entrée de gamme en Europe. Stellantis prévoit de lancer la petite T03 produite par son partenaire LeapMotor, et Tesla pourrait accélérer son projet de véhicule bon marché, surnommé Model 2.

Une réaction ? Laissez un commentaire

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre Newsletter gratuite pour des articles captivants, du contenu exclusif et les dernières actualités.

Cropped Favicon Economi Matin.jpg

De formation économiste, Aurélien s'est spécialisé dans le domaine de la technologie, plus particulièrement dans l'émergence de l'intelligence artificielle et ses implications sociétales.

Aucun commentaire à «Les voitures électriques ne font plus recette en Europe»

Laisser un commentaire

* Champs requis