De plus en plus de Français se tournent vers le marché de l’occasion pour changer de voiture. Et bon nombre de vendeurs malintentionnés espèrent gagner quelques milliers d’euros sur la vente de leur véhicule. Comment ? En modifiant le compteur kilométrique. Cette arnaque, bien que répandue, reste assez méconnue. Voici quelques conseils pour éviter de vous faire piéger.
Voiture d’occasion : compteur kilométrique, prenez garde aux arnaques !
Compteurs kilométriques trafiqués, un phénomène plus répandu qu'on ne le pense
« Jusqu'à 6 % des véhicules sur le marché de l'occasion en France auraient un compteur trafiqué, » révèle une étude de Carly et CarVertical. Cela représente entre 300.000 et 360.000 voitures d'occasion chaque année, un chiffre qui donne le vertige. L'arnaque au compteur kilométrique ne se limite pas à une catégorie spécifique de véhicules. Des études montrent que tant les modèles luxueux que les citadines populaires sont concernés. Parmi les véhicules haut de gamme, la Porsche Panamera se distingue avec un taux de fraude de 5,10%, suivie de près par des modèles comme l'Audi A8 et l'Audi R8 avec des taux de 3,89% et 3,70% respectivement. Les citadines ne sont pas épargnées : la Renault Clio, la Peugeot 308, et d'autres modèles courants affichent des taux de fraude allant de 1,18% à 1,87%.
La géographie est également révélatrice : « 17% des voitures vendues à Metz sont victimes d'une fraude au compteur, » souligne Carly. D'autres villes de l'est, comme Mulhouse et Strasbourg, affichent également des taux élevés, respectivement à 15% et 10%. La proximité avec la frontière ne semble aucunement étrangère à ces chiffres élevés...
Comment se prémunir de cette arnaque ?
Face à ce risque, l'information est votre meilleure alliée. Le site HistoVec, créé à l'intitiative du gouvernement, est votre premier rempart contre la fraude au compteur kilométrique trafiqué. Celui-ci offre un historique administratif détaillé du véhicule, y compris les kilométrages recensés lors des contrôles techniques. « Si un vendeur refuse de vous fournir le rapport HistoVec, fuyez ! » conseille Maître Jean-Baptiste Le Dall, avocat spécialisé en droit automobile. En outre, une inspection minutieuse du véhicule et de son carnet d'entretien peut révéler des incohérences suspectes. Les experts automobiles peuvent également jouer un rôle crucial, en effectuant des diagnostics poussés capables de détecter les manipulations les plus subtiles.
Si malgré toutes vos précautions, vous tombez dans le piège, sachez que la loi est de votre côté. En cas de fraude avérée, plusieurs options s'offrent à vous : la résolution de la vente, la diminution du prix, voire des dommages et intérêts si le préjudice subi va au-delà de la simple dévaluation du véhicule. En dernier recours, vous pouvez déposer une plainte pour tromperie. Le vendeur malhonnête risque alors d'une peine de deux ans d'emprisonnement et jusqu'à 300.000 euros d'amende.