Voiture électrique : le pari de Toyota sur les batteries à semi-conducteurs

Toyota a récemment fait la une des journaux après avoir affirmé être sur le point de fabriquer des batteries à semi-conducteurs à grande échelle, une technologie qui pourrait changer la donne pour les véhicules électriques (VE). En cas de succès, les batteries à semi-conducteurs de Toyota sont susceptibles d’offrir aux véhicules électriques une autonomie de 1 200 km, soit plus du double de la plupart des véhicules alimentés par batterie, ainsi qu’une durée de charge inférieure à 10 minutes.

Tahir Mobeen Wisdomtree
Par Mobeen Tahir Publié le 17 février 2024 à 9h30
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7,2%Toyota a connu une hausse des ventes de voitures de 7,2% en 2023.

Les batteries à semi-conducteurs remplacent l’électrolyte liquide des batteries lithium-ion par un électrolyte solide. Elles peuvent atteindre une densité énergétique nettement plus élevée, et offre une sécurité accrue, puisqu’elles réduisent le risque d’explosion ou d’incendie. De plus, grâce à sa densité énergétique plus élevée et à son besoin moins important en composants de sécurité, la batterie peut être considérablement réduite en taille, ce qui la rend idéale pour le transport routier.

Par conséquent, si les voitures électriques à semi-conducteurs arrivent sur le marché dès 2027 ou 2028, comme l’affirme Toyota, et si la technologie est aussi révolutionnaire qu’elle le promet, quels acteurs pourraient en sortir gagnants ?

Arti Tahir 17022024

Source : dw.com, 2023. https://www.dw.com/en/what-you-need-to-know-about-solid-state-batteries/a-66695582

Consommateurs

L’anxiété liée à l’autonomie demeure l’un des principaux obstacles à l’adoption des véhicules électriques. Une étude récente menée par Recurrent a révélé que 76 % des propriétaires potentiels de VE s’inquiétaient de ce point, bien que cette anxiété chute à environ 59 % chez les propriétaires actuels1. L’amélioration de l’autonomie et la réduction du temps de charge permettront certainement d’atténuer les préoccupations de nombreux utilisateurs potentiels de VE.

Matières premières

Il existe un parallèle entre les matériaux utilisés dans une batterie à semi-conducteurs et ceux utilisés dans les batteries lithium-ion. Les producteurs de matières premières clés telles que le lithium et le manganèse, entre autres, bénéficieront de l’adoption plus large de la technologie.

Fabricants automobiles

Au début de l’année dernière, nous nous sommes joints au concert de voix critiquant Toyota pour son manque de stratégie concernant les véhicules électriques. Les ventes mondiales de VE rechargeables ont atteint 1,3 million en octobre 2023, les constructeurs automobiles chinois occupant une position dominante parmi les vingt modèles les plus vendus2. Toyota, l’un des plus grands constructeurs automobiles au monde, n’apparaît nulle part sur cette liste, bien qu’il s’agisse de l’un des premiers à se lancer dans le secteur des voitures hybrides auto-rechargeables.

Mais le changement de direction au cours de l’année a probablement provoqué un nouvel élan en faveur d’actions exceptionnelles destinées à redorer son blason de constructeur automobile de premier plan. Et bien qu’une partie de cette évolution puisse être attribuée à un contexte macroéconomique plus favorable (dépréciation du yen) pour les exportateurs japonais, l’évolution du cours des actions de Toyota en 2023, notamment au deuxième semestre, suggère que l’entreprise a commencé à être perçue plus positivement sur les marchés suite à son annonce relative aux batteries à semi-conducteurs.

Toutefois, les avantages profiteront à tout constructeur automobile capable d’innover grâce cette technologie. En octobre dernier, le constructeur automobile chinois Nio a déposé une demande auprès du gouvernement chinois afin d’ajouter des batteries à semi-conducteurs à onze autres de ses modèles, après avoir déjà déposé une demande pour en inclure trois. De toute évidence, d’autres constructeurs automobiles observent attentivement la technologie, et sont enthousiastes à l’idée de prendre part au mouvement.

Technologies émergentes

L’innovation pourrait également favoriser l’émergence d’autres technologies. Les solutions d’échange de batterie en sont un exemple évident. Si vous demandez à un gestionnaire de bus électriques la raison pour laquelle l’échange de batterie n’est pas largement utilisé afin de réduire le temps nécessaire pour remettre le bus en circulation une fois sa charge épuisée, il mentionnera à quel point il est peu pratique de le faire compte tenu de la taille de la batterie. Une batterie de taille plus réduite, qui pourrait avoir une structure modulaire, faciliterait l’échange, ce qui serait particulièrement avantageux pour les véhicules commerciaux.

L’échange de batteries permet par ailleurs de réduire le coût initial d’achat de véhicules électriques, qu’il s’agisse de voitures de tourisme ou de véhicules commerciaux plus volumineux. Si les acheteurs possèdent le véhicule, à l’exception de la batterie, et s’abonnent à un service de batterie, non seulement les coûts de propriété diminueront, mais également les préoccupations concernant la durée de vie de cet élément clé.

Investisseurs

La beauté de l’investissement thématique réside dans le fait qu’en jetant un large filet sur une mer de possibilités, les investisseurs se donnent la possibilité de réaliser une grosse prise. Il s’agit d’investir dans des technologies qui peuvent changer le monde. Certaines idées verront le jour, d’autres non. Cependant, l’espoir demeure que celles qui émergeront suffisent à justifier l’effort.

1. D’après CBT News en novembre 2023.

2. Inside EVs, décembre 2023.

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Tahir Mobeen Wisdomtree

Director, Macroeconomic Research & Tactical Solutions, WisdomTree

1 commentaire on «Voiture électrique : le pari de Toyota sur les batteries à semi-conducteurs»

  • Etes vous sur que votre titre soit adapté ?
    Traduire Solid-state Battery par batterie à semi-conducteur me semble erroné. N’aurait on pas tout simplement à faire à une batterie à électrolyte solide ? Ce qui est conforme aux schémas publiés, mais moins novateur

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