Voiture électrique : les Stellantis fabriquées en Chine arrivent en France

Mardi 30 juillet 2024, Stellantis a publié un communiqué de presse annonçant l’arrivée imminente de ses prochains véhicules électriques Leapmotor en Europe. S’ils promettent d’être plus abordables que les modèles actuellement proposés sur le marché, ceux-ci sont fabriqués en Chine. Une stratégie du groupe automobile qui ne manque pas de faire grincer des dents aussi bien du côté des gouvernements que des constructeurs automobiles.

Axelle Ker
Par Axelle Ker Publié le 31 juillet 2024 à 18h16
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Voiture électrique : les Stellantis fabriquées en Chine arrivent en France - © Economie Matin
400 000Leapmotor a déjà vendu plus de 400 000 véhicules sur le marché chinois.

Les premières modèles fabriqués par Leapmotor de Stellantis sont partis de Shanghai

Stellantis a annoncé que le premier lot de véhicules électriques Leapmotor a quitté le port de Shanghai le 30 juillet 2024. Ces voitures sont destinées à être distribuées dans 9 pays européens. Deux modèles ont pris la mer : la citadine électrique T03 (265 km d'autonomie) et le SUV C10 (420 km d'autonomie) de Leapmotor International. Comme le précise le communiqué de Stellantis, le premier cargo contient environ 800 véhicules. Leur arrivée est prévue pour le mois de septembre 2024.

L'objectif de Stellantis : être la nouvelle « Dacia Spring », la voiture électrique chinoise qui avait connu un fort succès, mais qui a depuis perdu son éligibilité aux subventions publiques européennes et spécifiques des pays membres de l'UE. Confiant dans sa stratégie, et Leapmotor ayant déjà vendu plus de 400 000 de ses véhicules électriques sur le marché chinois, Stellantis vise à ouvrir 200 points de vente en Europe d’ici la fin de 2024, et à dépasser les 500 points de vente en 2026.

Une stratégie agressive

« Leapmotor n'est pas un cheval de Troie, c'est une alliance stratégique qui profitera à tous. » s'était défendu Carlos Tavares, PDG du groupe Stellantis, en mai 2024 suite aux polémiques qui ont suivi l'annonce de son partenariat avec le constructeur chinois conclu fin 2023. On peut néanmoins comprendre les craintes de ses concurrents européens : Leapmotor International, est une coentreprise basée en Chine dont Stellantis est actionnaire majoritaire depuis peu (51 %). Une structure qui lui permet de contourner les droits de douane, qui viennent justement d'être augmentés par l'Union européenne sur les voitures chinoises. En effet, grâce aux transports maritimes et aux accords commerciaux, les modèles de Leapmotor échapperont aux taxes de l'UE. D'autre part, Stellantis prévoit d'assembler une partie des flottes de sa 15e marque dans son usine de Tychy, située en Pologne, ce qui rendra ses modèles éligibles aux bonus écologiques européens.

À l'avenir, ces véhicules seront également proposés sur d'autres marchés comme le Moyen-Orient, l'Afrique et l'Amérique du Sud (en plus de l'Asie). Une stratégie agressive qui est loin d'être bien accueillie par les pouvoirs publics ainsi que par ses concurrents européens. Reste à voir quels seront les prix de la T03 et la C10 et si ces modèles parviendront ou non à séduire les consommateurs.

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Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin.

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