Voiture électrique : les vendeurs de Stellantis n’en veulent pas

Fronde. Selon Bloomberg News, vendredi 4 octobre 2024, plusieurs concessionnaires du groupe automobile Stellantis ont envoyé une lettre ouverte à la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. Ces derniers allant dans un vent contraire à celui du PDG du groupe automobile, Carlos Tavares, lui exhortent d’assouplir le calendirer CO2 de l’UE qui prévoit de sanctionner les constructeurs européens dès 2025.

Axelle Ker
Par Axelle Ker Modifié le 7 octobre 2024 à 17h43
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Voiture électrique : les vendeurs de Stellantis n’en veulent pas - © Economie Matin
12,5%Les voitures électriques ne représentaient que 12,5 % des ventes automobiles en août 2024.

Les concessionnaires de Stellantis demandent le report des objectifs CO2 de 2025

Quelques jours après le cri d'alarme lancé par Luca de Meo, président de Renault ainsi que de l'association des constructeurs européens automobiles, c'est au tour des concessionnaires de Stellantis de hausser le ton. Quatre d'entre eux : Alfa Romeo, Citroën, Jeep et Fiat, ont adressé une lettre ouverte à Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, pour demander un report des normes sur les émissions de CO₂ arguant que ses objectifs sont « irréalistes » au vu du recul du marché automobile : -10,8 % de ventes de VE en l'espace d'une année.

Ces derniers n'y vont pas par quatre chemins : tels que fixés, et au vu des sanctions financières qui pourraient s'élever à 15 milliards d'euros pour les constructeurs européens comme l'indiquait Luca de Meo, les objectifs de l'UE mettent directement en péril les réseaux des concessionnaires automobiles. Et pour cause : dès 2025, l'UE exigera qu'un véhicule électrique soit vendu pour quatre thermiques. Or, les automobilistes européens, n'en déplaise à Ursula von der Leyen, ne sont tout simplement pas séduits par les voitures électriques : « Les clients finaux rejettent fréquemment les véhicules électriques », expliquent les vendeurs de Stellantis, pointant ainsi, encore et toujours, les trois freins à leur adoption : leur prix de vente, leur autonomie limitée et le manque de bornes de recharge. « Cela nous place dans une position contraire à celle du constructeur que nous représentons, qui reste optimiste quant au respect de ces réglementations », tiennent-ils à souligner, faisant ainsi écho à l'optimisme affiché de Carlos Tavares sur le calendrier CO₂ de l'exécutif européen.

Un fossé croissant entre la direction de Stellantis et les concessionnaires

Carlos Tavares, PDG de Stellantis, reste en effet inflexible quant au respect des nouvelles normes environnementales. Selon lui, il est « surréaliste » de revenir sur ces objectifs à ce stade. Le dirigeant a réaffirmé sa volonté de maintenir le cap, malgré les protestations des vendeurs du groupe automobile. « Nous sommes très fiers de contribuer en équipe à la lutte contre le réchauffement climatique », a ainsi déclaré le PDG. Pure folie, alors même que celui-ci semble être, lui aussi, sur un siège éjectable, le groupe Stellantis ayant vu ses bénéfices nets chuter de près de moitié (-48 % entre le premier semestre de 2023 et celui de 2024).

Tous les signaux sont au rouge, certains constructeurs tels que Volkswagen envisagent même de fermer plusieurs de leurs sites de production historiques. Mais rien n'y fait, malgré cet énième cri d'alerte, l'UE persiste et refuse catégoriquement d'assouplir son calendrier CO2.

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Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin.

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