Le 14 novembre 2024, le gouvernement Barnier semble décidé à supprimer la prime à la conversion a secoué les secteurs de l’automobile et de l’environnement. Cette aide financière, introduite pour inciter à l’achat de véhicules propres en échange de la mise à la casse de voitures polluantes, est sur le point de disparaître.
Voiture électrique : dites adieu à la prime à la casse
Quelles seront les répercussions de la fin de la prime à la conversion, appelée plus communément prime à la casse, pour les acheteurs et la politique environnementale de la France ?
La prime à la conversion sacrifiée sur l’autel des économies budgétaires
La prime à la conversion, ou « prime à la casse » dans sa forme antérieure, a été instaurée pour accompagner la transition vers une mobilité plus propre. Elle permettait aux particuliers de recevoir jusqu'à 5 000 euros pour l'achat d'un véhicule neuf ou d’occasion peu polluant (véhicules électriques ou Crit’Air 1), à condition de se défaire de leur ancien véhicule polluant (Crit’Air 3 et au-delà). Son objectif était double : réduire les émissions de CO2 tout en renouvelant le parc automobile.
Cependant, selon BFM Business, le gouvernement Barnier a décidé de supprimer cette aide dès 2025, dans le cadre d'un plan de réduction des dépenses. Cette décision est motivée par le coût croissant des aides au verdissement de la flotte automobile, particulièrement à cause du leasing social, qui permet de louer un véhicule électrique pour un faible coût mensuel mais s’avère très coûteux pour les finances publiques (13 000 euros par dossier en moyenne). L'enveloppe dédiée aux aides automobiles sera ainsi réduite de 1,5 milliard d’euros en 2024 à 1 milliard d’euros en 2025, avec la prime à la conversion parmi les principales victimes de cette coupe budgétaire.
Année | Budget aides auto (en milliards d'euros) | Budget prime à la conversion (en millions d'euros) |
---|---|---|
2024 | 1,5 | 150 |
2025 | 1 | - |
Vers une hausse du coût des voitures électriques pour les ménages français ?
Pour de nombreux Français, et en particulier les ménages modestes, la prime à la conversion représentait une aide cruciale pour accéder à des véhicules plus économes et écologiques. Près de 15 millions de Français pourraient être impactés par la suppression de cette aide. Sans cette prime, les coûts liés à l'achat de véhicules électriques ou hybrides restent trop élevés pour de nombreux foyers, freinant leur capacité à remplacer un véhicule polluant par un modèle respectueux de l’environnement.
Le retrait de cette aide risque d'aggraver la précarité en matière de mobilité, surtout dans les zones rurales et les périphéries urbaines où la voiture est souvent le seul moyen de transport viable. Les ménages modestes, déjà affectés par l’augmentation des coûts de l'énergie et des carburants, se retrouvent désormais face à une barrière financière accrue pour acquérir un véhicule propre.
Suppression de la prime à la conversion : des conséquences écologiques graves
La suppression de la prime à la conversion pourrait également compromettre les objectifs environnementaux de la France. Le gouvernement Barnier a souvent affirmé son ambition de verdir le parc automobile, mais ce recul remet en question la cohérence de sa politique écologique. La suppression de la prime à la conversion va ralentir la transition vers des véhicules moins polluants, ce qui pourrait avoir des effets négatifs à long terme sur la réduction des émissions de CO2 dans le pays.
Impact estimé de la suppression :
- Réduction du nombre de véhicules Crit’Air 3 et plus mis au rebut pour des modèles plus propres.
- Diminution de 15 000 à 20 000 véhicules polluants retirés de la circulation par an, selon les prévisions du gouvernement pour 2024.
- Risque d'augmentation des émissions dans les zones où le renouvellement du parc est essentiel pour la qualité de l’air.
Le gouvernement a certes décidé de maintenir le leasing social et d’allouer des certificats d’économie d’énergie (financés par les pollueurs, notamment les fournisseurs d’énergie) pour pallier partiellement ce manque, mais ces initiatives sont jugées insuffisantes par les acteurs du secteur automobile. L’objectif de neutralité carbone d’ici 2050 pourrait être compromis si les investissements dans les véhicules propres sont continuellement réduits.
Cette stratégie suscite des critiques, tant du côté des professionnels que des associations écologistes. Beaucoup estiment que la suppression de la prime à la casse est une manière pour le gouvernement de compenser des manques budgétaires au détriment de l’environnement et de la transition énergétique.
Achat de voiture : quelles aides existeront encore en 2025 ?
Aide | Montant (euros) | Modalités | Public cible |
---|---|---|---|
Prime à la conversion | Suppression prévue | Anciennement, jusqu'à 5 000 euros | Ménages modestes, tous publics |
Leasing social | 100/mois | Location longue durée d’un véhicule EV | Foyers modestes |
Certificats d'économie d'énergie | Variable | Financement des actions écologiques | Fournisseurs d'énergie, public |
Bonus écologique | Jusqu'à 6 000 euros | Achat de véhicules électriques | Tous publics |
La suppression de la prime à la conversion risque de provoquer un retour en arrière pour l’accessibilité des véhicules propres en France. Alors que le gouvernement affiche une volonté de soutenir la transition écologique, cette décision laisse perplexe quant aux moyens réellement alloués à la mobilité durable.
Les automobilistes modestes, pris en étau entre des coûts en hausse et des aides en baisse, se trouvent les grands perdants de ce remaniement budgétaire.