Le gestionnaire du réseau électrique français, Enedis, a publié la 5ᵉ édition de son enquête comportementale auprès des possesseurs de véhicules électriques en ce mois de septembre 2024. Résultat : la plupart des propriétaires méconnaissent ou n’utilisent pas le pilotage de recharge. Celui-ci leur permettrait pourtant de faire des économies, mais aussi d’éviter des coupures sur le réseau national…
Voiture électrique : cette erreur sur la batterie faite par un conducteur sur trois
Voiture électrique : la non-utilisation du pilotage de la recharge pourrait faire sauter le réseau national
Selon les résultats de l'enquête d'Enedis menée sur 1 000 propriétaires de voitures électriques et hybrides : seuls un tiers (32 %) d'entre eux ont l'habitude d'utiliser le pilotage de recharge de leur véhicule. Enedis tire la sonnette d'alarme : le non-utilisation du pilotage de recharge augmenterait drastiquement le risque de saturation du réseau électrique national. Le gestionnaire du réseau électrique français souligne l'importance de ce dispositif : le segment de ces véhicules s'il ne représente que 5 % du parc automobile français, s'élève tout de même à près de 2 millions de véhicules (1,89 million de véhicules électriques et hybrides en circulation en 2024).
Enedis rappelle en effet que le pilotage permettrait d’éviter de surcharger le réseau aux heures de pointe, et plus particulièrement entre 18 h et 20 h. Or, comme l'indique son enquête, près de 9 propriétaires sur 10 (86 %) rechargent leur véhicule à leur domicile : 60 % le font tous les 2 à 3 jours, et un quart, tous les jours. À ce moment-là, la demande d’électricité est déjà très forte à cause de l’utilisation simultanée d’appareils électroménagers, de l’éclairage ou encore du chauffage. Avec une durée de recharge moyenne de 9 heures, si trop de véhicules se rechargent en même temps, cela risque de créer des pics de consommation, et par conséquent, de créer des coupures de courant dans certaines zones.
Des possibilités de faire de belles économies
« Les modèles électriques aujourd'hui sur le marché permettent tous la programmation horaire dans le véhicule ou via une application smartphone », martèle Clément Molizon, de l'Avere-France, auprès de l'UFC-Que Choisir. Enedis souligne par ailleurs que, hormis, les risques pour le réseau électrique, la méconnaissance du pilotage de recharge représente également un manque à gagner pour les propriétaires de voitures électriques ou hybrides, ces derniers ne profitant pas des tarifs plus avantageux proposés lors des heures creuses.
Cette méconnaissance n'est néanmoins pas due aux propriétaires eux-mêmes. Enedis pointe du doigt le fait que huit utilisateurs sur dix déclarent ne pas avoir été correctement informés par l'électricien qui a installé leur borne sur les possibilités de pilotage de recharge. Pis, selon l'étude, 20 % des conducteurs ne savent pas comment piloter leur recharge, et 6 % ignorent même son existence. En conséquence, Enedis appelle à renforcer la pédagogie autour du pilotage de la recharge. Un aspect qui deviendra « nécessaire à moyen terme » pour éviter une surcharge du réseau et des investissements coûteux, averti le gestionnaire du réseau.