Voitures électriques : la Chine attaque l’UE contre les droits de douane

Suite à l’augmentation en juin 2024 des tarifs douaniers votés par la Commission européenne sur les voitures électriques chinoises, la Chine a décidé de déposer une plainte contre l’Union européenne auprès de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) le 9 août 2024.

Axelle Ker
Par Axelle Ker Modifié le 12 août 2024 à 13h02
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Voitures électriques : la Chine attaque l’UE contre les droits de douane - © Economie Matin
12 %Les ventes de voitures électriques ont baissé de 12 % dans l'Union européenne au mois de mai 2024.

Jusqu'à 38% de droits de douanes sur les voitures électriques chinoises

L'Union européenne a décidé, en juin 2024, de faire passer ses tarifs de droits de douane de 10 % jusqu'à 38 % sur les voitures électriques chinoises. Cette mesure de la Commission européenne suit la voie engagée quelques semaines auparavant par les États-Unis, qui ont fait passer leurs taxes douanières de 25 % à 100 %.

Cette mesure protectionniste de Bruxelles vise à contrer le dumping des modèles électriques chinois. Bien que les véhicules chinois ne soient plus éligibles au bonus écologique, ceux-ci ont réussi à maintenir leur présence sur le marché européen, en raison notamment des subventions accordées par Pékin à ses constructeurs automobiles :  215 milliards d'euros depuis 2009. Pour ne prendre qu'un exemple : les ventes de BYD - le constructeur automobile qui avait réussi à détrôner temporairement Tesla de la première place mondiale - ont progressé de 62 % en 2023. Un porte-parole de la Commission européenne avait justifié les surtaxes de l'UE comme étant « nécessaires pour protéger nos entreprises et notre emploi, tout en assurant une concurrence équitable sur le marché intérieur ».

La Chine ouvre la voie au dialogue

Dès le verrouillage de ces deux marchés, américain et européen, la Chine avait averti de son intention de mettre en place des contre-mesures. Ouvrant néanmoins la voie au dialogue, Pékin a décidé de déposer une plainte contre l'UE auprès de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) le 9 août 2024, arguant que ces surtaxes sont « discriminatoires et contraires aux règles du commerce international ».« Cette démarche vise à sauvegarder les droits de développement et les intérêts de l’industrie des véhicules électriques », précise le ministère du Commerce chinois, qui accuse ainsi l'Union européenne d'« enfreindre gravement les règles de l'Organisation mondiale du commerce ».

L'Empire du Milieu critique également la mesure de l'UE qui, selon lui, « compromet » l'avancée de l'électromobilité à l'échelle globale. Bruxelles, de son côté, a indiqué avoir pris note de cette plainte, tout en se disant « confiante » dans l'issue de cette dernière. Suivant la réponse de l'OMC, la Chine pourrait engager des contre-mesures sur divers produits européens, notamment contre les constructeurs allemands, très présents sur le marché chinois, ou encore divers produits de luxe. Pékin pourrait également décider de restreindre l'approvisionnement des pays de l'UE en certains composants et / ou métaux rares. L'Union européenne dispose encore de quatre mois pour valider ou non définitivement les surtaxes, soit d'ici au mois de novembre 2024.

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Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin.

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