Malgré les sanctions internationales, la Russie essaie de rester à flot dans le domaine des véhicules électriques avec le lancement prochain de l’Atom, un hatchback électrique moderne. Cette nouvelle voiture, apparemment chinoise, sera assemblée à Moscou dans l’ancienne usine Renault, devenue un pilier de l’industrie automobile russe.
Voiture électrique : même la Russie s’y met
L'Atom, un hatchback électrique chinois présenté comme étant russe
La future voiture électrique Atom, qui devrait sortir d’usine à Moscou mi-2025, est censée symboliser une percée pour l’industrie automobile russe. Mais qu’on ne se fasse pas d’illusions : il s’agit apparemment d’une version adaptée du chinois JAC iEVS4. Ce hatchback électrique, doté d’un moteur de 205 chevaux, promet une autonomie de 500 km grâce à une batterie lithium-ion de 77 kWh. En plus de ses performances, la voiture surprend par son design et ses innovations, comme ses portes à ouverture latérale sans montants centraux, uniques et brevetées, et ses bumpers modulaires, de quoi faciliter les réparations après un choc mineur.
L'intérieur du véhicule incarne le concept de minimalisme intelligent, intégrant un volant de type joystick avec écran intégré et un affichage tête haute en réalité augmentée. Un système d’exploitation propriétaire, soutenu par des technologies Linux et Android, ouvre la porte à des fonctionnalités variées, comme jouer à des jeux vidéo lors des stationnements. L'Atom inclut également des systèmes avancés d’aide à la conduite (ADAS) de niveau 2, rendant son positionnement sur le marché compétitif. La production de ce modèle devrait atteindre une cadence de 30.000 unités par an, avec un prix estimé entre 2 et 4 millions de roubles (18.500 et 37.000 euros).
L’ancienne usine Renault Russie sert désormais pour l’assemblage de voitures chinoises
Le choix d’assembler l’Atom à Moscou n’est pas anodin. L’usine Renault Russie, autrefois fleuron de l’automobile française, a été transférée au gouvernement de Moscou en 2022 après le départ du constructeur français. Rebaptisée « Moscvitch », elle a rapidement été modernisée pour accueillir des modèles locaux et chinois, avec des capacités initiales de 200.000 véhicules par an. Depuis son transfert, elle a assemblé des voitures semi-finies, principalement issues de partenariats avec JAC.
Pour l’Atom, cette usine a loué une ligne de production et importé 74 containers d’équipements pour adapter les installations aux spécificités du modèle. Malgré un niveau de localisation estimé à 70%, les composants électroniques resteront majoritairement fournis par JAC. Ce partenariat s’inscrit dans une stratégie plus large visant à contourner les sanctions internationales. Le site moscovite reste une plateforme clé pour honorer les 105.000 précommandes déjà enregistrées, en grande partie destinées aux flottes de taxis et de services de livraison. L’Atom, produit sur les bases industrielles laissées par Renault, illustre la stratégie adoptée par la Russie depuis le début de sa guerre contre l’Ukraine, qui consiste à s’emparer des actifs d’entreprises étrangères et à les contraindre de les vendre à des prix symboliques, pour y relancer la production et annoncer haut et fort que la Russie a désormais appris à produire telle ou telle chose.