Le groupe Virgin prévoit de lever 700 millions de livres sterling (environ 835 millions d’euros) pour financer le lancement d’un service ferroviaire international destiné à concurrencer Eurostar. Ce projet, qui pourrait voir le jour dès 2029, reliera Londres à Paris et Bruxelles, avec une éventuelle extension vers Amsterdam à l’avenir.
Train Paris-Londres : Virgin songe à concurrencer Eurostar
Virgin met des sous sur la table, de quoi faire trembler Eurostar
Virgin Group a annoncé vouloir mobilier 300 millions de livres sterling en fonds propres ainsi que lever 400 millions en dette pour lancer un service ferroviaire international qui concurrencerait Eurostar. Le groupe est déjà actif dans le transport ferroviaire interurbain au Royaume-Uni, mais ce nouveau projet marquerait son entrée dans le transport ferroviaire international. Le service proposé se positionnerait comme le premier concurrent direct au réseau d'Eurostar, en service depuis 30 ans.
En effet, aujourd’hui, Eurostar ne connaît pas de concurrence sur les liaisons Amsterdam-Rotterdam-Anvers-Bruxelles-Londres-Lille-Paris (ou Dortmund-Düsseldorf-Cologne-Liège-Bruxelles-Londres-Lille-Paris), Eurostar étant l’unique exploitant. Eurostar avait d’ailleurs renforcé encore ses positions en 2019 avec l’acquisition et l’intégration de Thalys et règne aujourd’hui en maître sur ce marché.
Le tunnel sous la Manche reste sous-exploité, mais l’accueil d’un nouvel opérateur ne serait pas facile pour autant
Virgin Group voit dans ce projet une opportunité de répondre à la demande croissante pour le transport ferroviaire à grande vitesse en Europe, encouragée par la hausse du trafic interurbain sur le continent. Le groupe est également séduit par les récentes modifications des règles de sécurité du tunnel sous la Manche et par les subventions proposées par Getlink, l’exploitant du tunnel, qui a offert 50 millions d’euros pour attirer de nouveaux opérateurs ferroviaires.
Cependant, plusieurs défis subsistent, notamment l'achat de trains conformes aux règles de sécurité spécifiques au tunnel sous la Manche et la gestion des infrastructures ferroviaires encombrées, comme les technicentres et les gares.
Les ambitions de Virgin ne sont toutefois pas sans obstacles. Le dépôt ferroviaire de l’est de Londres, essentiel pour l’entretien des trains à grande vitesse circulant sous la Manche, est déjà exploité par Eurostar. Virgin, aux côtés de son principal rival Evolyn, un projet espagnol, a sollicité l'intervention du régulateur britannique pour obtenir un accès à ces installations. Sans ce dépôt, ces projets peinent à avancer, rendant difficile la commande de nouveaux trains. En dépit de ces obstacles, Virgin se montre confiant, notamment en raison des opportunités de croissance non exploitées, telles que l’augmentation de la capacité de la gare de St Pancras à Londres, actuellement sous-utilisée.