Avion : le premier vol transatlantique sans kérozène

La compagnie aérienne Virgin Atlantic se prépare à réaliser une percée spectaculaire. Le 28 novembre prochain, son avion, Flight100, s’élancera de Londres-Heathrow à destination de New York-JFK sans une goutte de kérozène dans ses réservoirs. Ce vol historique sera le premier à traverser l’Atlantique entièrement propulsé par du carburant d’aviation durable (SAF).

Axelle Ker
Par Axelle Ker Modifié le 9 novembre 2023 à 16h28
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Avion : le premier vol transatlantique sans kérozène - © Economie Matin
80 %Le carburant SAF permettrait de réduire jusqu'à 80 % les émissions de CO2 des avions.

Virgin Atlantic : un premier vol transatlantique sans une goutte de kérosène

La transition vers les carburants durables constitue une réponse directe à la transition écologique pour le secteur aérien. Le vol de Virgin Atlantic, sur un Boeing 787 sans passagers, baptisé Flight100, qui partira de Londres à destination de New York, sera un test grandeur nature d'un vol longue distance 100 % SAF.

Mais qu'est-ce donc que le SAF ? Il s'agit d'un carburant 100 % synthétique, produit à partir de ressources renouvelables telles que des huiles usagées, des résidus de bois ou des algues, qui peut être mélangé à un carburant d'origine fossile. Sa promesse : réduire jusqu'à 80 % les émissions de CO2 des avions.

Aviation verte : un défi technologique et économique

Malheureusement, l'adoption du SAF est encore timide, cela est principalement dû à son prix qui est 30 % plus élevé que celui du kérosène. L'équation est donc complexe pour les compagnies aériennes. L'Union européenne, consciente des enjeux environnementaux, malgré cela, impose progressivement l'utilisation des SAF, actuellement limitée à 50 % en mélange avec le kérosène pour les vols commerciaux.

Mais l'équation est complexe pour les compagnies aériennes et elles peinent à suivre le rythme qui leur est imposée.  Contrairement à ce que l'on pourrait penser, les perspectives d’une aviation durable ne reposent pas uniquement sur le carburant. Elles concernent également le renouvellement des flottes, l'optimisation des trajets ou encore l'électrification des véhicules au sol. Selon les chiffres de la Fédération nationale de l'aviation et de ses métiers (Fnam), « le surcoût de la transition écologique du secteur aérien (hors investissements dans la flotte) est estimé à un milliard d’euros en 2025 et près de trois milliards d’euros à l’horizon 2030 ». Tous ces frais se répercutent in fine sur le prix des billets d'avion qui ne cessent d'augmenter.

Quoi qu'il en soit, il est indéniable que le vol Flight100 de Virgin Atlantic ouvre la voie à une ère d'innovation dans l'aviation. Avec le soutien du gouvernement britannique, qui a investi jusqu'à un million de livres dans le projet, et qui a pu compter sur l'implication de partenaires tels que Boeing et Rolls-Royce, l'industrie aérienne démontre qu'elle s'engage résolument dans la décarbonation.

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Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin.

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