Les violences économiques au sein du couple, souvent méconnues ou sous-estimées, représentent une forme insidieuse de contrôle et d’oppression. Un sondage publié par la newsletter féministe Les Glorieuses souligne l’ampleur et la gravité de ce phénomène.
Les violences économiques conjugales, une réalité méconnue
L’écart de revenus, un prétexte pour certains hommes d’exercer des violences économiques
Vous connaissez sans aucun doute les violences conjugales, mais connaissez-vous les violences économiques, que certaines femmes subissent de la part de leur conjoint ? La newsletter féministe Les Glorieuses souhaite faire la lumière sur ce phénomène et public un sondage, qu’elle a fait réaliser à l’institut IFOP. On y lit que les violences économiques prennent diverses formes, allant du vol d'argent au contrôle strict des dépenses en passant par le blocage des cartes bancaires. Ces actes, que 16% des femmes ayant été en couple ont expérimenté, constituent une méthode de domination en privant les femmes de leur autonomie financière. Le refus de l'accès à un compte bancaire personnel est également une tactique courante, visant à maintenir la victime dans un état de dépendance et de vulnérabilité.
Cette domination économique s'accentue lorsque l'écart de revenus est important au sein du couple. Le sondage révèle que 27% des femmes gagnant significativement moins que leur partenaire ont subi des violences économiques, contre 14% lorsque les revenus sont similaires. Cela démontre que les disparités économiques peuvent aggraver les risques de violences au sein du couple, traduisant un déséquilibre de pouvoir souvent préjudiciable à la partie la moins favorisée.
Quand l'épargne et l'endettement deviennent des outils de manipulation
L'étude met en lumière le rôle de l'épargne et de l'endettement dans les violences économiques. Environ 17% des répondantes ont été confrontées à des situations où leur partenaire a contracté des dettes au nom du couple sans leur accord, ou a insisté pour que les investissements soient faits exclusivement à son nom. Ces pratiques ne visent pas seulement à désavantager financièrement la femme, mais également à la priver de toute capacité à décider de son avenir et à entreprendre des projets personnels.
Les conséquences des violences économiques sont profondes et souvent durables. Outre l'impact financier immédiat, ces violences prédisposent à d'autres formes d'abus. Une femme sur trois ayant souffert de violences économiques a également subi d'autres formes de violences conjugales. Exemple marquant, 50% des femmes interrogées indiquent ne pas recevoir la pension alimentaire due, aggravant encore leur situation précaire.