Vin : la consommation baisse, l’UE va payer pour le vin détruit

Drogue dure mais légale, le vin connaît une mauvaise passe depuis des années. La consommation est en baisse, surtout chez les jeunes de plus en plus conscients des risques de l’alcoolisme. Et de moins en moins intéressés par le vin. Les viticulteurs voient donc les stocks s’accumuler… et vont les détruire. Mais les pertes seront composées par l’Union européenne et les pays-membres.

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Publié le 27 juin 2023 à 6h50
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Vin : la consommation baisse, l’UE va payer pour le vin détruit - © Economie Matin
23,7%23,7% de la population âgée de 18 à 75 ans dépassaient les repères de consommation d'alcool

L’UE accepte la destruction du vin

Ce n’est pas la première fois que ça arrive, et probablement pas la dernière. Les viticulteurs ont demandé l’autorisation de détruire le surstock de vin. Ce qu’on appelle la « distillation de crise », déjà pratiquée durant la pandémie de Covid-19 lorsque les ventes ont chuté pour cause de confinements. L’Union européenne, qui doit valider la pratique, a accepté.

« Dans le cadre des programmes nationaux d'aide au secteur viti-vinicole, les États membres pourront désormais recourir à la distillation de crise pour éliminer l'excédent de vin du marché » annonce, dans un communiqué du 23 juin 2023, l’Union européenne. Le vin deviendra alcool non-consommable, et sera réutilisé dans l’industrie. Mais cela implique des pertes financières notables, le prix de l’alcool à destination industrielle étant bien moins élevé que le prix du vin.

L’inflation frappe les viticulteurs

Si les viticulteurs sont contraints d’adopter cette mesure radicale, c’est que les ventes ont baissé. Outre une baisse constante de la consommation, l’inflation pèse lourd. Les ménages doivent faire des choix stratégiques pour gérer leur budget, et le vin semble passer en second plan. Ce qui est loin d’être une mauvaise nouvelle pour la santé.

La baisse est notable : elle « est estimée à 7% en Italie, 10% en Espagne, 15% en France, 22% en Allemagne et 34% au Portugal », précise l’UE. Or, cette baisse survient après une vendange 2022 importante. Les viticulteurs se retrouvent donc avec du vin plein les fûts, sans possibilité de l’écouler, et qui risque d’empêcher le stockage du vin des prochaines vendanges.

Distillation de crise : le vin détruit sera payé

Si l’Union européenne doit valider le principe de la distillation de crise, c’est pour une raison simple : les aides. L’UE va en effet compenser les pertes, pour un montant non précisé. « Il était nécessaire d'adopter des mesures de marché temporaires pour éviter que les vins invendus ne pèsent sur l'ensemble du marché intérieur et n'empêchent les producteurs de trouver des capacités de stockage suffisantes pour la nouvelle récolte. »

La France, également concernée, prévoit de débloquer la coquette somme de 160 millions d’euros pour indemniser les producteurs. Une somme payée pour moitié par l’Union européenne… et pour moitié par l’État, donc les Français. Dans l’Hexagone, ce seront essentiellement du vins du bordelais qui seront concernés par la distillation de crise, chaque pays devant cibler des zones géographiques précises.

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Paolo Garoscio

Après son Master de Philosophie, Paolo Garoscio s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

3 commentaires on «Vin : la consommation baisse, l’UE va payer pour le vin détruit»

  • Drogue dure ? Mais comment peut on écrire de pareilles conneries sur un site qui se targue de faire de l’économie? Comme si la crise viticole n’était dû qu’à une prise de conscience des jeunes qui en consommerait moins..
    Et la contribution de l’économie viticole en termes d’exportations, de créations de richesses, d’emplois etc. c’est quoi pov journaleux à 2 balles?

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  • Bonjour je voudrais bien savoir quel région est concerné car par exemple la Bourgogne n as pas d excédant si il ne le vend pas au Français c’est les Américains et les Japonais qui l achete.

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  • Deux remarques. Tout d’abord, le terme de « drogue dure » est totalement inapproprié et tend à discréditer l’auteur. Dommage. Ensuite, lorsque l’Union européenne indemnise les viticulteurs, ce sont également les Français qui paient puisque la France est l’un des très rares pays contributeurs nets au budget de l’union.

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