Les élections américaines se concluent par un ras-de-marée des Républicains ce mercredi 6 novembre 2024. Donald Trump reprend son siège à la Maison Blanche en tant que 47e président des États-Unis. Une nouvelle qui a été accueillie avec un certain enthousiasme par une partie de la classe politique française, et qui laisse un goût bien amer pour l’autre.
Trump président : la droite française exulte, la gauche grince des dents
La droite française applaudit
Éric Ciotti, président de l'Union des droites pour la République (UDR), a exprimé son enthousiasme en félicitant « une magnifique victoire du peuple américain contre un système », ajoutant qu’il s’agissait d’une « défaite des wokistes » et qu’il voyait là « un chemin pour les droites en France comme en Europe jusqu’à la victoire », rapporte France Info.
De son côté, Éric Zemmour, chef de Reconquête, a réagi avec admiration pour la résilience de Trump, faisant écho aux tentatives d'assassinat contre le candidat Républicain, et son retour dans le bureau ovale après le mandat de son prédécesseur Joe Biden : « Tous l'enterraient, il s'est relevé. ». Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella quant à lui, a félicité Donald Trump pour avoir mené « une bataille électorale extraordinairement dure ».
Félicitations à Donald Trump, élu 47ème président des Etats-Unis d’Amérique au terme d’une bataille électorale extraordinairement dure.
Pour nous, Français et Européens, cette élection américaine doit sonner comme un réveil. Elle doit être l'occasion de repenser notre rapport à…
— Jordan Bardella (@J_Bardella) November 6, 2024
Une gauche française prête à tirer des « leçons »
À gauche, on peine à s'entendre depuis les élections législatives, mais celles des États-Unis semblent avoir quelque peu rapproché les différentes sensibilités de cette partie de l'échiquier politique français. La députée écologiste Sandrine Rousseau a exprimé sa profonde inquiétude quant à un possible retour des politiques de Trump, qu'elle juge rétrogrades, voyant en celles-ci le « retour de bâton climato-sceptique, masculiniste et raciste ». Elle décrit ce moment comme un véritable sentiment « d'angoisse » pour l’avenir. Un sentiment partagé par Manuel Bompard (LFI), qui voit dans ces élections américaines la nécessité de « méditer » et d'en tirer les leçons « pour éviter de nouvelles gueules de bois électorales ». Même tonalité pour le chef de file de La France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, bien que ce dernier se soit exprimé avec un ton moins véhément.
Les USA ne pouvaient pas choisir la gauche : il n’y en avait pas.
Quand il n’y a plus de gauche, il n’y a pas de limite à droite. Quand il n’y a pas de bataille de programme, l’élection devient un casting. La victoire de Trump est la conséquence imparable de cette situation.…
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) November 6, 2024
La déception est autant marquée du côté de Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français, qui estime que « la première puissance du monde va devenir la première menace du monde ». L'eurodéputé socialiste Raphaël Glucksmann qualifie ce retour de « moment de bascule qui façonne l'histoire » et ajoute que la victoire de Trump signifie que « nous sommes désormais en Europe, seuls face à notre destin, à nous de montrer ce que nous sommes et aspirons à être ».
Emmanuel Macron garde une position neutre
Le président français, Emmanuel Macron, a quant à lui pris soin de féliciter Trump en abordant une position plutôt neutre envers son homologue américain.
Ce dernier ayant déclaré être « prêt à travailler ensemble comme nous avons su le faire durant quatre années, avec respect et ambition, pour plus de paix et de prospérité. »
Félicitations Président Donald Trump. Prêt à travailler ensemble comme nous avons su le faire durant quatre années. Avec vos convictions et avec les miennes. Avec respect et ambition. Pour plus de paix et de prospérité.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) November 6, 2024
Entre exultation et prudence pour l'international
Volodymyr Zelensky, président ukrainien, a accueilli la réélection de Donald Trump avec prudence, celui-ci ayant annoncé son intention de réduire l'aide accordée à l'Ukraine et de régler le plus rapidement possible le conflit russo-ukrainien. Anticipant les prochaines mesures et actions des États-Unis, le président ukrainien a exprimé son souhait que la réélection de Trump aidera à atteindre une « paix juste » face à la Russie.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, s’est quant à lui réjoui de ce qu’il appelle « le plus grand retour de l’histoire », affirmant que cette victoire offre « un nouveau commencement pour l’Amérique » et « un réengagement puissant dans la grande alliance entre Israël et l'Amérique ».