Le débat sur la transparence alimentaire prend de l'ampleur en France, alors qu’un amendement au Projet de Loi de Finances 2025 a été déposé par le sénateur Stéphane Fouassin. Cet amendement vise à instaurer un étiquetage intégral des produits alimentaires, regroupant des critères essentiels tels que la qualité nutritionnelle, l'origine des ingrédients et l'impact environnemental. Porté par le Collectif En Vérité, cet initiative s'adapte aux attentes croissantes des consommateurs en matière de transparence.
Une législation pour une meilleure information des consommateurs
Le Collectif En Vérité réunit 60 marques de l’agroalimentaire, des producteurs aux distributeurs, soulignant ainsi l’importance d’une information claire sur les produits alimentaires. Cet amendement, soutenu par des études récentes, propose trois critères d’étiquetage : le Nutri-score pour évaluer la qualité nutritionnelle, Origin’Info pour l'origine des matières premières et un affichage environnemental, en cohabitation avec le Planet-score. Selon David Garbous, président du collectif, « Notre objectif est d'instaurer un cadre clair pour un affichage transparent et complet des produits alimentaires. »
Les résultats d'une étude menée par Appinio pour le Collectif En Vérité révèlent que plus de 80 % des consommateurs jugent l'affichage de ces informations indispensable pour renforcer la transparence des marques. Cette demande croissante pourrait significativement influencer les comportements d'achat, les intentions d'acheter des produits respectueux de ces critères étant multipliées jusqu'à 19 fois.
Un dispositif incitatif avec un système de bonus/malus
En parallèle de la transparence affichée, l'amendement introduit un mécanisme de bonus/malus inédit. Ce dernier prévoit une taxe additionnelle sur les produits qui ne respectent pas les normes d’étiquetage concernant les trois critères fondamentaux. Les recettes générées par cette taxe seront utilisées pour créer un fonds redistributif destiné à soutenir les marques qui se conforment à ces exigences.
Ce système est pensé pour être neutre sur le plan des finances publiques, avec des ressources provenant de la sanction servant à financer les marques vertueuses. Ce modèle pourrait encourager plus de marques à adopter des pratiques transparentes et responsables, contribuant ainsi à une consommation plus consciente parmi les Français.
Un soutien à l’agriculture locale et à la durabilité
En pleine crise agricole, cet amendement se présente également comme un levier potentiel pour soutenir la production française. En garantissant aux consommateurs une meilleure visibilité sur l'origine et la qualité des produits, il vise à valoriser les produits locaux, souvent jugés plus éthiques et durables. Ce soutien direct aux filières agricoles locales pourrait inciter les Français à privilégier la consommation de produits issus de circuits courts.
La mise en place d’une transparence intégrale vise ainsi à aligner les préférences des consommateurs avec des pratiques de production plus durables. La réforme pourrait donc, au-delà de répondre à une exigence citoyenne, contribuer également à la pérennité des agriculteurs français en renforçant leur compétitivité sur le marché.
En conclusion, alors que l’assemblée examine cet amendement, il est clair que la volonté de redéfinir les standards d’information sur les produits alimentaires répond à un enjeu crucial. À l’ère des choix alimentaires responsables, la transparence pourrait bien devenir un des fondements d’une consommation éclairée, bénéfique pour l’économie et la santé publique.
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