En 2023, la France enregistre une forte baisse des ventes de cigarettes dans le circuit officiel, malgré une stabilité en valeur due à l’augmentation des prix.
Tabac : les ventes baissent encore… dans le circuit officiel
Les recettes fiscales et les revenus des buralistes restent stables
Ce sont un peu moins de 1,5 milliard de paquets de cigarettes qui ont été vendus en France en 2023, marquant une baisse de plus de 8% par rapport à 2022, annoncent les Douanes. Cette tendance à la baisse n'est pas réservée aux cigarettes, car les ventes de cigares, cigarillos et tabac à rouler ont également diminué. Malgré cette diminution, les « autres tabacs à fumer » (une catégorie qui comprend notamment les tabacs pour pipes et chichas) connaissent une légère hausse, bien qu'ils restent un segment marginal du marché.
Mais cela ne veut pas dire que les revenus des buralistes ou les recettes fiscales de l’État se sont effondrés pour autant. En effet, en dépit de la baisse des volumes, les recettes fiscales du tabac se sont maintenues, avec des prévisions de près de 14 milliards d'euros pour 2024. Quant aux revenus des buralistes, la hausse rapide des prix des cigarettes a permis de compenser la baisse des volumes vendus. Rappelons que le prix palier du paquet a atteint 11 euros en 2023 (après 7 euros en 2018, 9 euros en 2020 et 10 euros en 2021), et des marques populaires comme Marlboro Red se vendent 12,50 euros.
La France ne parvient toujours pas à endiguer le trafic transfrontalier de tabac
Mais cette hausse rapide des prix a eu comme son autre pendant l’essor du marché parallèle. Santé publique France rapporte qu'un paquet de cigarettes sur cinq vendu sur le marché français n'est pas acheté en France, soulignant l'attrait des prix plus bas dans les pays comme l'Allemagne, la Pologne et la Moldavie.
Face à ce phénomène, le 7 novembre 2023, le député Frédéric Valletoux et onze autres parlementaires du groupe Horizons ont déposé une proposition de loi. Cette dernière vise à empêcher l'importation en France de cigarettes provenant de pays frontaliers à la fiscalité plus clémente. Les députés font valoir que le manque à gagner fiscal pour la France s'élève à 5 milliards et 20 milliards pour l'ensemble de l'Union européenne.