La potentielle vente de Biogaran à des capitaux étrangers aurait de lourdes conséquences sur la production de médicaments en France. Une vente qui pourrait porter atteinte à la souveraineté industrielle du pays.
Biogaran : une vente serait une catastrophe pour la souveraineté industrielle
La vente de Biogaran inquiète
La mise en vente de Biogaran par le groupe Servier soulève des inquiétudes quant à l'avenir de la production de médicaments génériques en France. Biogaran, détenant 32% des parts du marché français, joue un rôle crucial dans la disponibilité de médicaments essentiels à des prix accessibles. L'intention de Servier de se recentrer sur les traitements oncologiques de haute technologie pourrait entraîner une délocalisation de la production de Biogaran. Cette perspective est préoccupante pour le gouvernement. En effet, elle s'oppose directement aux efforts de réindustrialisation visant à renforcer l'indépendance du pays en matière de production industrielle.
L'incertitude quant à la continuité des contrats de sous-traitance locaux aggrave cette situation. Biogaran, sans usines propres en France, dépend de partenariats pour produire la majorité de ses médicaments sur le territoire national. Une vente à des acteurs étrangers, notamment les géants pharmaceutiques indiens intéressés, pourrait remettre en question cette stratégie. Le risque de transférer la production hors de France devient réel et des emplois locaux seraient donc menacés.
Des risques économiques importants
L'éventuelle vente de Biogaran suscite des inquiétudes. La délocalisation de la production pourrait non seulement impacter l'emploi dans le secteur pharmaceutique, mais également augmenter les risques de pénuries de médicaments, alors même que la France subit des problèmes d'approvisionnement de certains médicaments. La dépendance accrue vis-à-vis des producteurs étrangers pour des médicaments vitaux pose un sérieux défi à la souveraineté sanitaire.
Des experts du secteur appellent à une vigilance accrue du gouvernement. Des mesures comme l'IEF (Investissement Étranger en France) pourraient être mobilisées pour imposer des conditions strictes sur tout rachat étranger, une manière également de garantir que la production reste en France et que les emplois soient préservés. La décision finale devra cependant équilibrer les intérêts des différentes parties.