Les clés pour accélérer l’adoption des véhicules électriques

Les véhicules électriques (VE) sont considérés comme l’avenir des transports depuis des décennies. Cependant, la montée en flèche des coûts de l’énergie et l’incertitude économique persistante en Europe font planer un doute sur la faisabilité d’une transition rapide et généralisée vers les voitures électriques.

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Par Janet Ooi Modifié le 29 novembre 2022 à 9h21
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Les clés pour accélérer l’adoption des véhicules électriques - © Economie Matin
34%Au Royaume-Uni, 34 % des ménages n’ont pas de place de stationnement privée.

De plus, l’accélération du réchauffement climatique rend l’adoption des moyens de transport plus durables encore plus urgente.

La signature récente par la Commission Européenne d’un décret visant à interdire la vente de véhicules à moteurs à combustion interne d’ici 2030 ne laisse que peu de temps aux Etats et aux acteurs de l’industrie automobile pour assurer l'adoption à grande échelle des véhicules électriques. Par ailleurs, les pays européens ont également annoncé qu’ils prévoyaient de réduire de 90 % les gaz à effet de serre émis par le secteur des transports d’ici à 2050 afin d’atteindre les objectifs de l’accord vert européen.

Cependant, le rythme actuel de l'adoption des véhicules électriques varie fortement d’un pays à l’autre. La Norvège arrive en tête avec 64,5 % de voitures neuves électriques, grâce à son gouvernement qui a été le premier à mettre en place des mesures incitatives à la transition et à proposer un vaste réseau de recharge. L'Allemagne occupe la sixième place avec 13,6 % et le Royaume-Uni la neuvième avec 11,6 % des ventes de véhicules électriques, selon l'Association des constructeurs européens d'automobiles. En France, cette proportion atteint 12 % pour les véhicules électriques à batterie (BEV) et 20 % pour les voitures électriques ou hybrides rechargeables.

Alors comment peut-on dépasser ce stade et favoriser la généralisation de l'utilisation des véhicules électriques ? Des changements importants seront nécessaires pour faire du rêve électrique une réalité. Les acteurs de l'écosystème industriel devront collaborer pour surmonter de nombreux obstacles, notamment celui des infrastructures de recharge, des limites des batteries et les problèmes d'interopérabilité.

Réseau de charge rapide de véhicules électriques

Afin de faciliter l'adoption, les pays européen doivent impérativement disposer d'un réseau de recharge rapide. Cependant, l'infrastructure de recharge publique est relativement limitée. A titre d’exemple, en France on compte 99 bornes de recharge pour 100 000 habitants contre 699 en Allemagne (en moyenne 27 VE par borne de recharge). De plus, étant donné que de nombreux ménages ne disposent pas de places de stationnement hors voirie, il est indispensable de mettre en place un réseau public pour combler ce manque. Par exemple, au Royaume-Uni, 34 % des ménages n’ont pas de place de stationnement privée, ce qui illustre la nécessité d'améliorer l'accès et la disponibilité.

Compte tenu des délais fixés pour l'abandon des moteurs à combustion, les investissements publics sont absolument nécessaires pour créer un réseau de bornes de recharge rapide couvrant l'ensemble de l'Europe. Selon McKinsey, au moins 5 000 nouveaux points de charge devraient être installés chaque semaine en Europe pour favoriser l'adoption des véhicules électriques. Une fois qu'il sera plus facile de recharger son véhicule que de faire le plein d'essence, le processus d'adoption s'accélérera. De plus, la mise en place d'un réseau de charge rapide marquera un tournant dans l'utilisation commerciale, car les VE seront désormais viables.

Les limites de la batterie : Autonomie et coût

Les batteries des VE sont actuellement chères, et leur autonomie est relativement limitée. Le trajet quotidien moyen en voiture est de moins de 20 km par pays, par exemple :

  • Grèce : 5,6 km en moyenne
  • Angleterre : 16 km
  • Allemagne : 19 km
  • France : 36 km

Malgré ce temps de conduite relativement court, les consommateurs devront être en mesure de conduire un véhicule électrique sur une distance de plus de 300 kilomètres sans interruption afin d'éliminer l'angoisse liée à l'autonomie, et pouvoir adopter ces véhicules à grande échelle. Dans le cas des véhicules commerciaux, ce problème est encore plus prononcé, car il n'est pas possible, d'un point de vue économique, de faire des arrêts quotidiens répétés pour la recharge. Et comme ces véhicules sont de grands pollueurs, il est crucial de résoudre ce problème.

Bon nombre de ces obstacles à l'adoption seront surmontés par le biais des innovations technologiques. Le déploiement de batteries à cathode et anode et de batteries combinées atténuera bon nombre des contraintes actuelles en matière d'autonomie. La commercialisation des batteries solides représentera également un progrès majeur. En raison de leur densité plus élevée et de leur poids plus léger, elles permettent de parcourir des distances beaucoup plus longues. En outre, elles peuvent être rechargées en moins de 10 minutes, soit l'équivalent du temps nécessaire pour s'arrêter et faire le plein d'essence dans une station-service.

Les coûts constituent en revanche un obstacle supplémentaire pour les batteries. Les VE nécessitant diverses matières premières plus ou moins rares, les prix resteront élevés tant que l'industrie ne se tournera pas vers le recyclage des matériaux, y compris des batteries usées. Pour atteindre les objectifs zéro émission, les gouvernements devront continuer à intervenir sous forme de subventions, d'incitations et d'allègements fiscaux pour que les VE soient abordables compte tenu de l'inflation galopante en Europe.

Interopérabilité des véhicules électriques et des bornes de recharge

Pour renforcer la confiance dans les VE, le principe d'interopérabilité est primordial. Par exemple, le fait de devoir conserver plusieurs cartes et abonnements pour accéder aux unités de recharge publiques et y effectuer des paiements est une véritable contrainte, qui s'accentue lorsque l'on passe d'un pays à l'autre. En outre, avec l'arrivée de nouveaux modèles de VE, la mise à disposition d'un adaptateur universel et d'un emplacement pour le chargeur sont autant d'étapes nécessaires à la réduction des frictions. L'interopérabilité physique, transactionnelle et technique est indispensable pour rendre les VE attrayants. Par ailleurs, l'élaboration de normes communes, telles que la réglementation de la performance des batteries des véhicules, permettra d'éliminer les frictions lors des déplacements entre pays européens.

L'avenir est électrique

À mesure que nous nous rapprochons du cap de 2030, chaque État doit prendre des mesures pour que les VE puissent entrer dans les pratiques bien avant l'échéance. Grâce aux solutions annoncées, les principaux obstacles disparaîtront et il sera possible de généraliser l'adoption des VE. Le transport étant la principale source de pollution environnementale, l'échec n'est pas envisageable.

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Automotive Industry Solutions, Keysight Technologies.

1 commentaire on «Les clés pour accélérer l’adoption des véhicules électriques»

  • On croirait entendre le gvt, « tout n’est pas encore parfait mais très bientôt cela le sera »

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