Et si les vacances de printemps n’étaient plus synonymes de sable chaud et de bouées gonflables ? Cette année, une tendance inattendue bouscule les classiques et chamboule les destinations préférées des Français. Le dépaysement, désormais, prend de l’altitude en montagne.
Vacances de printemps : mais où vont les Français ?
Le 3 avril 2025, PAP Vacances a publié une étude exhaustive révélant une transformation inattendue dans les habitudes des Français pour les vacances de printemps. Si la mer a longtemps dominé l’imaginaire collectif, c’est désormais la montagne qui attire une population de plus en plus large.
La montagne conquiert les vacances de printemps : un sommet de tendances
Les chiffres sont sans appel : +23,6 % de réservations en montagne au printemps 2025 par rapport à 2024, selon le communiqué de PAP Vacances daté du 3 avril 2025. Les départements comme la Savoie (+23,6 %) et la Haute-Savoie (+21,4 %) explosent les compteurs. Même les massifs dits « secondaires » séduisent, à l’image des Vosges (+19,1 %) ou des Pyrénées (+17,3 %).
La neige reste au rendez-vous dans les stations situées au-delà de 1 800 mètres : Val d’Isère, Tignes, Val Thorens... Autant de noms qui garantissent des pistes encore exploitables fin mars. À cela s’ajoute une offre désormais taillée pour tous les profils : randonnées, trails, via ferrata, VTT, bains nordiques... La montagne, longtemps cantonnée au ski, s’offre un rebranding estival. Elle est moins chère, moins bondée, et moins glaciale : l’idéal pour une classe moyenne en quête d’un bol d’air sans s’asphyxier financièrement.
Côté tarifs, les différences parlent d’elles-mêmes : à Val Thorens, un appartement pour quatre personnes coûte en moyenne 522 euros en avril, contre 795 euros en février. Les forfaits de remontées mécaniques affichent des réductions allant de 20 à 50 %, et les offres promotionnelles (« un abonnement acheté, un offert ») fleurissent dans les brochures.
La mer bat en retraite : quand le rivage devient moins séduisant
Pendant que les sommets attirent, les plages désertent. PAP Vacances note un recul de 9,2 % des réservations sur la Côte d’Azur, et une chute encore plus brutale pour la Bretagne et la Loire-Atlantique (–11,3 %). La mer, jadis reine des vacances de printemps, semble marquer le pas.
Le premier facteur : la météo. Qui rêve de prendre un bain de mer quand le ciel breton menace de bruine et que les rafales secouent les parasols ? Le second : les prix. Avec des loyers hebdomadaires flirtant avec les 1 536 euros pour une maison sur la Côte d’Azur, la carte postale devient une ponction.
Et pourtant, certains rivages tirent leur épingle du jeu. L’Atlantique Sud, par exemple, affiche une progression de +18,6 %. Les départements de Vendée et de Charente dépassent les +12 %. Ce sont des zones plus accessibles, souvent moins chères, et au climat plus doux. À titre d’exemple, un appartement en Vendée se négocie autour de 456 euros par semaine– de quoi séduire les familles à la recherche de compromis entre détente et économie.
Des Français plus stratèges que jamais face au budget vacances
À force de scruter les comparateurs de prix et d’anticiper les pics d’affluence, les Français sont devenus des tacticiens de la réservation. L’hiver 2025 ayant été dominé par des vacances en montagne onéreuses (88 % des réservations totales selon PAP), nombreux sont ceux qui cherchent au printemps une solution plus abordable, sans pour autant renoncer au dépaysement.
La montagne, grâce à ses activités outdoor peu coûteuses (randonnées, balades, luge d’été), offre une alternative séduisante. Et ceux qui ont préféré dépenser massivement en février réduisent la voilure en avril, notamment en fuyant les zones les plus chères du littoral.
Un facteur ne trompe pas : selon Le Figaro, 67 % des Français prévoient de partir pendant les ponts du printemps. Ce chiffre confirme une tendance lourde à fragmenter les vacances en mini-séjours, misant sur la flexibilité plutôt que sur l’évasion lointaine.
Vers une redéfinition structurelle du tourisme français ?
Ce basculement vers la montagne au printemps n’est pas qu’un effet de mode. Il reflète une évolution profonde des attentes touristiques : recherche d’espace, d’authenticité, d’activités variées, le tout dans un budget raisonnable. Ce tournant se double aussi d’un réajustement écologique et climatique : la neige fond plus tôt, les plages deviennent plus incertaines, et les infrastructures doivent s’adapter.