Les vacances devraient être synonymes d’évasion. Pourtant, pour nombre de Français, le porte-monnaie reste au centre des préoccupations. Et si, malgré les cartes high-tech et les applications dernier cri, les espèces conservaient un parfum rassurant ? Une enquête récente lève le voile sur une préférence bien ancrée.
Frais bancaires : pourquoi les Français partent encore en vacances avec du liquide

Le 3 avril 2025, la société Adyen, spécialiste des solutions de paiement pour les grandes entreprises, a publié une étude en collaboration avec l’institut OpinionWay. L’objectif : sonder les habitudes de règlement des Français pendant leurs vacances. Résultat ? Contre toute attente, le liquide reste roi. Dans un monde numérisé jusqu’à l’obsession, les Français choisissent encore la chaleur crissante des billets pour régler leurs frais de vacances.
Le liquide en vacances : l’échappatoire aux frais bancaires
C’est une aversion qui frôle la phobie collective. Huit Français sur dix (84 %) déclarent ne pas supporter de payer des frais bancaires à l’étranger. Le simple fait d’être ponctionné au moment d’un achat en devise étrangère suffit à refroidir les plus dépensiers. D’où une solution ancestrale mais efficace : l’argent liquide.
Selon le communiqué Adyen : « Les Français restent toujours attachés à l’argent liquide pendant leurs déplacements (52 %). Une manière pour eux d’éviter les frais bancaires, la bête noire de plus de 8 Français sur 10 (84 %) » (Étude OpinionWay pour Adyen, 3 avril 2025).
Cette hostilité aux frais ne relève pas d’un fantasme : La Banque Postale facture, par exemple, une commission de 2,30 % pour toute transaction hors zone euro. Et que dire des distributeurs qui prélèvent allègrement 3 à 5 euros par retrait, même pour une somme dérisoire ?
Une méfiance qui dépasse le coût : sécurité et contrôle en jeu
L’argent liquide en vacances ne rassure pas seulement sur le plan économique. Il s’impose aussi comme un garde-fou face aux incertitudes numériques. Près d’un tiers des personnes interrogées (29 %) se sentent mal à l’aise à l’idée d’utiliser leur carte principale en voyage. Une donnée qui prend un relief particulier quand on sait que 20 % des sondés se sont déjà retrouvés avec tous leurs moyens de paiement bloqués à l’étranger.
Et les alternatives ? Si les cartes bancaires à usage unique séduisent déjà 62 % des vacanciers pour leur sécurité, les espèces, elles, restent imbattables sur un point : l’absence totale de risque de piratage.
Des vacances sous contrôle : prudence et anticipation
Quand il s’agit de partir en vacances, les Français ne laissent rien au hasard. 60 % d’entre eux préfèrent tout planifier à l’avance, quitte à passer à côté d’offres de dernière minute. Ce réflexe de précaution se double d’une exigence de fiabilité : 82 % privilégient les plateformes reconnues, snobant les sites au rabais mais peu rassurants.
Cette logique sécuritaire se reflète également dans les comportements financiers : anticiper son budget, répartir ses dépenses et conserver du liquide à portée de main reste une norme. Plus qu’un simple réflexe, une stratégie maîtrisée.
Paiements innovants : l’heure du compromis ?
Si le liquide reste majoritaire, il doit désormais cohabiter avec des outils modernes qui commencent à séduire. Près d’un Français sur deux (47 %) a déjà recours aux virements instantanés pour éviter les plafonds. Et 38 % utilisent le paiement en plusieurs fois (Buy Now Pay Later) pour lisser leurs dépenses.
Les néo-banques, quant à elles, progressent doucement mais sûrement : 26 % des sondés leur accordent leur confiance pour leurs séjours à l’étranger, préférant leur réactivité aux lourdeurs des banques classiques.
Selon Virginie Melaine-Christensen, Directrice Générale d’Adyen France : « Les voyages sont des moments de détente où les préoccupations doivent être minimisées. C’est en analysant l’évolution de ces usages que nous serons en mesure de proposer des solutions sur-mesure adaptées aux nouveaux enjeux du secteur du tourisme et du voyage » (Étude OpinionWay pour Adyen, 3 avril 2025).