Énergie : gaz russe, l’Europe va (enfin) l’interdire

Dans un contexte géopolitique tendu, l’Union européenne franchit un nouveau pas vers l’indépendance énergétique. Annoncé depuis 2022, le Conseil et le Parlement européens ont convenu d’un texte permettant aux États membres d’interdire l’importation de gaz russe.

Axelle Ker
Par Axelle Ker Modifié le 11 décembre 2023 à 11h09
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Énergie : gaz russe, l’Europe va (enfin) l’interdire - © Economie Matin
16 % 16 % du GNL acheté par la France provient de Russie.

L'Union européenne concrétise l'embargo sur le gaz russe

Dans un élan d'autonomie énergétique, l'Union européenne a posé les jalons pour se libérer de la dépendance au gaz russe. Le Conseil et le Parlement européens ont élaboré, en ce mois de décembre 2023, un accord autorisant les États membres à interdire l'importation de gaz russe. Pour autant, comme le rappelle Thierry Bros, professeur à Sciences Po, auprès de nos confrères des Échos, « les Européens ne peuvent pas encore totalement s'en passer aujourd'hui ».

De ce fait, cet accord est censé être un outil flexible offert aux États membres pour restreindre ou interdire les importations de gaz russe, en particulier le GNL (gaz naturel liquéfié). Des pays comme la Pologne et les pays Baltes ont déjà réduit leur consommation de gaz russe à zéro. Pour la France ou l'Allemagne, la phase de transition sera plus longue, leur dépendance au gaz russe oblige.

L'Europe peut-elle se passer du gaz russe ?

Selon Eurostat, le gaz russe représentait 14 % des importations de l'Union européenne au deuxième trimestre 2023, et plus de 12 % des importations européennes de GNL, un chiffre qui monte à près de 16 % pour la France. Pour la commissaire européenne à l'Energie, Kadri Simson, l'embargo acté par l'Union européenne « assurera la sécurité énergétique de l'Europe en supprimant progressivement le gaz russe ». Comment ? En ouvrant la voie à des alternatives plus vertes telles que le biométhane et l'hydrogène vert.

Les gestionnaires des réseaux de gaz et d'électricité en Europe affirment que, techniquement, l'Union européenne peut se libérer de sa dépendance au gaz russe. Mais cela impliquerait de mettre de côté les défis économiques et structurels que représente cette transition pour les pays les plus dépendants. L'objectif de l'Union européenne de cesser toute consommation de gaz russe d'ici à 2027 reste donc bien ambitieux. La France et l'Allemagne suivront-elles le pas ? Cela est moins certain. Comme le souligne Thierry Bros, « avant cette date, ce sera très compliqué de bannir le gaz russe en Europe ».

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Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin.

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