La pénurie de médicaments en France est devenue un enjeu majeur de santé publique, atteignant un pic sans précédent en 2022-2023. Si plusieurs solutions ont été proposées par différents rapports, notamment celui du Sénat et un autre du gouvernement. Alors que l’hiver approche, ce problème ne semble pas se résoudre.
Une pénurie de médicaments en France se profile
Le débat sur la hausse des prix de l'Amoxicilline
D'après l'Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé (ANSM), plus de 3 700 déclarations de ruptures ou de risques de ruptures de stock ont été recensées au cours de l'année 2022. Cela affectent divers médicaments, allant des traitements anticancéreux aux médicaments antiépileptiques. La situation a poussé le gouvernement à prendre des mesures d'urgence, comme l'augmentation de 10% du prix de l'Amoxicilline, un antibiotique très prescrit en France. Mais cette mesure est loin de faire l'unanimité.
En juillet 2023, le Sénat a publié un rapport accablant, soulignant les « dysfonctionnements graves » dans les chaînes d'approvisionnements mondiales. Parmi les solutions évoquées figurent la hausse des prix des médicaments et la conditionnalisation des aides publiques aux laboratoires. Un mois plus tard, un rapport commandé par la Première ministre propose de « recalibrer » plutôt que de transformer en profondeur la politique du médicament. Ces recommandations sont critiquées pour leur approche réductrice et court-termiste.
Pénurie de médicaments = un hiver incertain
La récente décision du gouvernement d'augmenter les prix de l'Amoxicilline a polarisé les opinions. Pour certains, comme Sonia de la Provôté, présidente de la commission d’enquête sénatoriale sur les pénuries de médicament, la mesure semble justifiée pour assurer une production suffisante. Pour d'autres, comme Laurence Cohen, rapporteure du Sénat, la hausse des prix est une « fausse bonne idée » qui ne résout pas le problème à sa racine.
Alors que l'hiver se profile, les risques de nouvelles pénuries demeurent. Les médicaments touchés seraient le Doliprane pédiatrique, l'amoxicilline, la prednisone, la prednisolone 20mg et la Bétaméthasone 5mg. Il devient donc crucial de sortir d'une logique réactive pour adopter une approche plus stratégique. Pour cela, une meilleure coordination entre les différentes parties prenantes (gouvernement, laboratoires, agences de santé) est nécessaire. La transparence sur les stocks et l'obligation de production pour certains médicaments essentiels pourraient également faire partie d'un plan d'action plus global.