Le gouvernement a bien l’intention d’accélérer pour mettre en place le plein emploi en France, mais aussi d’augmenter le taux d’emploi pour le mettre au même niveau qu’en Allemagne.
Un taux d’emploi à 80% en 2027, est-ce seulement possible ?
Durant les Rencontres économiques d'Aix-en-Provence, Bruno Le Maire a annoncé la volonté du gouvernement de réduire le taux de chômage à 5%, contre 7,1% au premier trimestre de 2023. Cette ambition est portée par le dispositif France Travail, qui dès 2024, deviendra la plateforme unique pour toutes les personnes en recherche d'emploi ou en situation de difficultés d'insertion. Ce projet de loi vise à regrouper l'ensemble des services d'aide à l'emploi de l'État, de Pôle emploi, des missions locales, de Cap emploi, des collectivités territoriales, des organismes et associations d'insertion et des CAF sous une même entité, France Travail donc. Selon le gouvernement, le principe central de ce projet est que personne n'est « inemployable ». D'où aussi la volonté de redresser le taux d'emploi.
Vers un taux d'emploi de 80% grâce à la réforme des retraites
Parallèlement à cet objectif de plein emploi, Bruno Le Maire a également affirmé la volonté du gouvernement d'augmenter le taux d'emploi à 80% d'ici les prochaines années. Le taux d'emploi, qui est le rapport entre le nombre de personnes ayant un emploi et la population en âge de travailler, est un indicateur clé de la santé économique d'un pays. Selon le ministre de l'Économie, une telle augmentation du taux d'emploi permettrait de résoudre les problèmes de déficit et de dette publique de la France. Le taux d'emploi hexagonal se trouve actuellement en retrait par rapport à d'autres pays européens tels que l'Allemagne (78% de taux d'emploi) et les Pays-Bas (plus de 80%).
Une arme à double tranchant
Pour atteindre cet objectif de taux d'emploi, la réforme des retraites est mise en avant. Celle-ci prévoit une élévation progressive de l'âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans, afin de favoriser l'emploi des seniors. Toutefois, cette stratégie présente des risques, puisque le report de l'âge légal de départ à la retraite pourrait augmenter le nombre de chômeurs, comme cela a été observé avec la réforme précédente de 2010. Selon une étude de la Dares, le taux d'emploi des seniors après 60 ans est bien inférieur à celui des personnes âgées de 55 à 59 ans. De plus, le report de l'âge légal de départ à la retraite a conduit à une augmentation du nombre de seniors inscrits et indemnisés par Pôle emploi.