Les moins qualifiés ou les moins chanceux des jeunes en recherche d’un travail vont connaître pour leur part une période d’inactivité initiale contrainte à durée incertaine dans l’attente d’un premier emploi.
Un accès à l’activité et à l’emploi pour les jeunes sans qualification
Le bref état des lieux des jeunes sans qualification
Une catégorie est laissée pour compte : les jeunes sans qualification. Les dizaines de milliers d’offres concernent des emplois précaires, volontairement ignorés par la masse des jeunes et occupés en priorité par des immigrés. On estime qu’un peu plus de 40 à 60.000 élèves sortent chaque année du système éducatif sans aucune qualification. À ces élèves sans aucune qualification s’ajoutent environ 140.000 jeunes qui quittent le système scolaire plus tard mais qui en sortent sans diplôme. Des solutions existent pour eux. De multiples palliatifs sont proposés et mis en place avec plus ou moins d’opportunité.
Promotion et harmonisation des Centres de préqualification à l’emploi (CPQE)
La formation en alternance et l’apprentissage sont évoqués. Sont-ils généralisables ? Dans quelles conditions ? Pour quels résultats ? Y-a-t-il une chance de pallier ces manques et de les rendre plus efficaces ?
Une première étape est nécessaire avant de les prendre en charge. Elle peut se limiter à 3 mois. Cette phase a pour but de les orienter et de les envoyer après décision en formation dans des Centres de préqualification à l'emploi destinés à préparer leur insertion sociale et dans la vie active.
La durée de cette formation est de 3 ans, accessible dès 15 ans et jusqu’à 18 ans au plus tard. Les élèves seraient indemnisés mensuellement à hauteur de 25, 35 et 60% du smic suivant les années de scolarité. Ces contrats annuels sont assimilés à des stages rémunérés.
La première année, la scolarité est placée sous le signe de la découverte. Elle se divise de la façon suivante : deux semaines d’enseignement général de base, une semaine de découverte des métiers, une semaine d’initiation en entreprise. Dès les premiers 6 mois, ils sont placés en alternance sous contrat d’activité jeunes.
La seconde année correspond à une orientation vers un métier et une spécialité. Elle comprend : une semaine d’enseignement général, une semaine de découverte et d’orientation, deux semaines d’activité en entreprise.
La troisième et dernière année est celle du choix. Le métier et la spécialité sont confirmés. Toujours une semaine d’enseignement général, relative au travail en équipe et trois semaines en entreprise dont deux en pleine activité.
La fin des études et de formation donne lieu à la délivrance d’un diplôme de qualification au métier et à la spécialité retenue équivalent à un baccalauréat technique.
Les résultats attendus de cette approche
L’ensemble serait sanctionné par un diplôme de préqualification à un emploi professionnel spécialisé. Pendant leur scolarité, les jeunes devront assurer leurs cotisations sociales. A l’issue de cette formation, les titulaires de ce diplôme pourraient soit entrer sur le marché du travail ou le cas échéant postuler pour un contrat d’activité, de 12 mois maximum, destiné aux jeunes diplômés sans expérience.
Ces 3 années de formation et de suivi personnalisé coïncident avec les années scolaires. L'objectif premier est ici de donner un sens à la vie à ceux qui sont au bord du rejet par la société, la marginalisation et la violence. Le coût supplémentaire de tous ces Centres de préqualification à l’emploi (CPQE) pourrait être financée et assurée par l'Éducation nationale à hauteur de 50%, tandis que 25% seraient assurés par la formation professionnelle et les régions, 25% partagés entre les collectivités locales et les entreprises.
Un minimum de 2 milliards d’euros d’économie possible par an
Ce retour ou ce premier accès au travail pour ces catégories de personnes, souvent laissées pour compte, est un défi pour notre société qu'il faut relever, aussi utopique qu'il puisse paraître. Le souci majeur est ici d'éviter d'en faire à nouveau des salariés jetables. Ces CPQE sont de véritables moyens d’accéder à l’activité et à l’emploi. On peut espérer avec cette insertion à l’activité un retour net de l’ordre de 2 milliards d’euros par an pour 100.000 emplois créés