Conflit russo-ukrainien : l’Occident lâche petit à petit l’Ukraine…

L’aide occidentale à l’Ukraine pourrait subir une réduction significative dès 2025. L’éventuel retour de Donald Trump à la présidence américaine et les coupes budgétaires de pays européens, dont l’Allemagne, menacent de bouleverser les soutiens militaires et financiers à Kiev. Volodymyr Zelensky, conscient du danger, multiplie les efforts pour mobiliser ses alliés.

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Par Grégoire Hernandez Modifié le 10 octobre 2024 à 17h08
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Conflit russo-ukrainien : l’Occident lâche petit à petit l’Ukraine… - © Economie Matin
4 MILLIARDS €L'Allemagne, deuxième contributeur après les États-Unis, a annoncé qu’elle réduirait de moitié son aide militaire en 2025, passant de 8 milliards d'euros à seulement 4 milliards.

Ukraine : une aide en péril ?

Le soutien militaire et financier occidental a été fondamental pour permettre à l'Ukraine de résister face à l'invasion russe. Depuis le début du conflit en février 2022, près de 397 milliards d'euros d'aides ont été promises à Kiev, dont 153,8 milliards d'aides militaires, 221 milliards d'aides financières et 22,3 milliards d'aides humanitaires, selon les derniers chiffres du Kiel Institute. Cependant, ce soutien pourrait chuter dès 2025. En cause, le possible retour de Donald Trump à la Maison Blanche, un Président connu pour son isolationnisme et sa réticence à prolonger les engagements militaires à l'étranger. Si Trump revient, le Kiel Institute met en garde contre un blocage des plans d'aide au Congrès américain, privant ainsi l'Ukraine de l'un de ses plus grands soutiens.

L'Allemagne, deuxième contributeur après les États-Unis, a annoncé qu’elle réduirait de moitié son aide militaire en 2025, passant de 8 milliards d'euros à seulement 4 milliards. Cette réduction pourrait inciter d'autres donateurs européens à suivre le même chemin, notamment dans un contexte dans lequel les gouvernements cherchent à faire des économies face à des crises intérieures. Selon les projections, l'aide militaire atteindrait 59 milliards d'euros et l'aide financière 54 milliards en 2025 si le soutien occidental reste au même niveau. Cependant, sans nouvelle aide des États-Unis et si les donateurs européens suivent l'exemple de l'Allemagne, ces montants pourraient être divisés par deux, tombant à 29 milliards pour l'aide militaire et 27 milliards pour l'aide financière. Cette perspective est particulièrement préoccupante pour Kiev, car les fonds européens, qui ont déjà mis du temps à être débloqués, sont essentiels pour continuer à soutenir l'effort de guerre ukrainien.

La course contre la montre de Zelensky

Face à cette menace de baisse des contributions, de nouveaux mécanismes de financement sont évoqués par l'UE, notamment des prêts s’appuyant sur les avoirs russes gelés en Europe, estimés à 35 milliards d'euros. Toutefois, ces fonds, bien que précieux, ne suffiraient pas à remplacer l'aide bilatérale régulière. Le Kiel Institute estime que ces solutions ne sont que des "palliatifs", loin de couvrir les besoins militaires et financiers de l'Ukraine sur le long terme. De plus, l’OTAN pourrait coordonner des contributions militaires supplémentaires, mais là encore, le volume d’aide serait insuffisant pour compenser les pertes potentielles.

Dans ce contexte tendu, Volodymyr Zelensky entame ce jeudi 10 octobre 2024 des visites diplomatiques pour rassurer ses alliés et les convaincre de maintenir leur soutien, de Londres à Paris en passant par Rome et Berlin. Mais malgré ces efforts, l'Ukraine doit composer avec la lenteur des décisions de ses partenaires. La livraison de missiles à longue portée, par exemple, reste un point de blocage, limitant les capacités de l’armée ukrainienne à frapper en profondeur des cibles militaires russes.

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Étudiant en école de journalisme. Journaliste chez Économie Matin depuis septembre 2023.

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