L’Arcom, le gendarme français des médias et du web, exprime sa « vive inquiétude » quant à l’incapacité (ou presque) de Twitter de modérer les contenus publiés par ses utilisateurs, pourtant une obligation légale en France.
Twitter : le gendarme du web français inquiet du manque de modération
La manque de personnel au sein de Twitter inquiète jusqu’en France
La tourmente subie par Twitter inquiète les autorités françaises. L’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) vient d’adresser au réseau social un courrier où elle exprime sa « vive inquiétude » quant à la capacité (ou plutôt l’incapacité) de Twitter à supprimer les tweets des utilisateurs relevant de la fausse information (fake news) et de la haine en ligne (hate speech). L’Arcom rappelle que depuis le rachat du réseau social par Elon Musk, la moitié de ses salariés (soit 3.700 personnes) ont été licenciés ou sont partis et que Twitter a également remercié 75% de ses prestataires.
Si l’Arcom s’en inquiète autant, c’est parce que la Loi contre la manipulation de l’information de 2018 oblige les réseaux sociaux à « mettre en œuvre des mesures en vue de lutter contre la diffusion de fausses informations susceptibles de troubler l'ordre public ». Ils doivent mettre en place « un dispositif facilement accessible et visible permettant aux internautes de signaler de fausses informations ». Et, bien sûr, derrière il doit y avoir un processus (processus humain ou algorithme) qui réagirait aux signalements reçus.
La suppression de contenus haineux, une obligation légale pour les réseaux sociaux en France
Une autre loi française, la loi pour la confiance dans l’économie numérique, encadre la gestion des contenus haineux, que les réseaux sociaux doivent modérer de la même manière. L’Arcom, quant à lui, même si elle est dépourvue de pouvoirs de sanction, est chargée par la loi de veiller à la bonne application de ces obligations.
L’autorité demande donc au réseau social, d’ici au « 24 novembre au plus tard », de lui « confirmer » qu’il est « en mesure » de faire face à ses obligations légales en France. La firme doit également « faire part de l’évolution à brève échéance des moyens humains et technologiques » consacrés à la mise en conformité avec ces deux lois.