Trump et Poutine nous mettent au pied du mur de nos erreurs accumulées. Mais va-t-on enfin les voir ?

Restons calmes ! La Russie de Vladimir Poutine ne nous menace pas directement. Et Donald Trump non plus…
Mais ils nous obligent à nous remettre en question. Et largement, sur plusieurs plans.

Alain Dumait
Par Alain Dumait Publié le 24 février 2025 à 14h15
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Trump et Poutine nous mettent au pied du mur de nos erreurs accumulées. Mais va-t-on enfin les voir ? - © Economie Matin

Dès le lendemain de la signature de la Charte des Nations-Unies, à San Francisco, le 26 juin 1945, la guerre froide commençait, et rendait caducs à la fois l'esprit et les dispositions d'un texte, régissant des institutions dont les organes devenaient de plus en plus lourds, au fur et à mesure que leur efficacité diminuait... Ni Poutine, ni Trump ne leur accordent plus la moindre importance.

La force déployée par l'Amérique, puissance tutélaire de l'OTAN, ainsi que l'efficacité du modèle économique occidental, comparée à la pauvreté engendrée par le système communiste, ont abouti, ajouté à la déliquescence du pouvoir à Moscou, à la chute de l'URSS le 25 décembre 1971.

Depuis lors, et en tout cas depuis 2004, la Russie affiche clairement ses visées impériales et ses menaces de reconquête des territoires perdus de l'URSS.

Quant à la distance prise par Donald Trump pour la protection américaine de l'Europe occidentale, via l'OTAN, nous n'en ignorions rien depuis plusieurs années.

Les liens personnels de Donald Trump avec les oligarques russes (évoqués avec précision dans le film "The apprentice", 2024) étaient bien documentés, par tous les services de renseignement du monde.

Personne aujourd'hui ne devrait donc être surpris...

En matière de défense et de sécurité nous avons baissé la garde.
Nous payons aujourd'hui d'avoir cru, à droite comme à gauche, que la fin de la guerre froide nous le permettait.

Renverser aujourd'hui la vapeur en matière de défense ne suffira pas.

Un pays, même mieux armé, reste faible s'il dépend pour moitié de l'extérieur pour financer sa dette publique.

Quand Emmanuel Macron propose de financer par l'emprunt un effort européen substantiel estimé à 500 milliards d'euros, plutôt que par des coupes budgétaires à due proportion, il méconnait, en la matière, l'enseignement majeur du général de Gaulle, à savoir que le redressement ne peut jamais se faire à crédit. Ce serait faire croire qu'il peut être indolore.

Les opinions publiques européennes, aujourd'hui, seraient sans doute prêtes à accepter, dans l'urgence, dans leur majorité, une initiative européenne de défense ( du type CED, rejetée en 1954 par la France...), sauf qu'entre temps, avec l'extension de l'UE à 27 pays, l'Europe a reculé sur le terrain de l'intégration, tout en avançant sur celui de sa bureaucratisation...

Une garantie de sécurité donnée à l'Ukraine par l'Europe, dans le cadre d'un prochain accord de cessez-le feu du côté du Donbass, qui ne serait pas un traité de paix, ne saurait engager l'ensemble des pays de l'Union. Il ne serait crédible qu'à deux conditions :
- que les pays signataires, soutiens de l'Ukraine, ann parallèlement la mise en oeuvre d'un plan de mobilisation de défense ;
- que chacun de ces pays s'engage parallèlement dans des programmes de redressement économique. L'un ne peut aller sans l'autre.

Ensuite il faudra revenir sur toutes les politiques erronées qui ont marqué la gouvernance de la France depuis plusieurs décennies. Là où l'échec est patent, il faut renverser la vapeur (avant que le FMI nous y contraigne)...
Il serait préférable, pour ce faire, d'utiliser notre propre tronçonneuse, plutôt qu'emprunter celle d'autrui...

Les exemples d'échecs de politiques pourtant menées sur plusieurs décennies sont à ramasser à la pelle. Ils s'identifient par le fait que les objectifs visés, loin d'être atteints se sont sans cesse éloignés : logement dit social, avec une pénurie qui chaque année s'accentue ; enseignement public uniformisé, et analphabétisme croissant ; urbanisme tatillon, et laideurs urbaines ; décentralisation, sans autonomie financière ; culture subventionnée et spectacles affligeants ; capitalisme français sans capitaux ; immigration incontrôlée et exil parallèle de nos jeunes brillants ainsi que de nos meilleurs entrepreneurs... Bref, en résumé, favoriser la croissance, en allégeant le fardeau des entreprises ; tourner le dos à l'assistant généralisé, en restaurant la responsabilité des individus et des familles. Encourager la création de richesses, plutôt que la taxer...

La prochaine élection présidentielle française aura lieu dans 26 mois. D'ici-là un changement de cap, pourtant nécessaire et urgent, est peu probable. Raison de plus pour préparer cette échéance, mettre au programme tout ce qu'il conviendra de faire, et, pour la droite, en finir une fois pour toute avec les alliances contre nature du type « front républicain ». Quant à la compétition entre le RN et la droite modérée, les électeurs trancheront au premier tour...

Alain Dumait

Alain Dumait, 79 ans, est journaliste depuis 1970. Il devient éditeur de journaux en 1978 et crée La Lettre A, lance "Les 4 Vérités-Hebdo", puis plusieurs autres publications. Il a racheté L’Essor de la Gendarmerie en 2012, qu'il dirige toujours.

1 commentaire on «Trump et Poutine nous mettent au pied du mur de nos erreurs accumulées. Mais va-t-on enfin les voir ?»

  • Marjol Savard

    Quand on voit Musk avec une scie a chaine on se demande si c es gens sont sains d esprit..
    il faudrait qu ils soit destituer une force politique qui pourrait reinstaler des presidents et autre merci le respect appartient a des personnes saines d esprit M Trump veut le prix nobel de la PAIX..wow

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