« Très hostile », a écrit Trump sur son réseau social en parlant du Venezuela. Résultat : 25 % de droits de douane pour tous les pays achetant son pétrole. La Chine et l’Inde sont dans le viseur, mais la France est-elle concernée ?
Droits de douane : Trump s’attaque maintenant au pétrole

Une annonce choc depuis le Bureau ovale. Une mesure aux allures de représailles. Qui en paiera vraiment le prix ?
Une stratégie douanière qui s’étend à tous les fronts
Donald Trump veut frapper là où ça fait mal. Le 24 mars 2025, il a annoncé qu’à partir du 2 avril, « tout pays achetant du gaz ou du pétrole vénézuélien serait frappé de droits de douane de 25 % sur toutes ses marchandises entrant aux États-Unis », selon les termes du décret présidentiel. Autrement dit : pas besoin de sanctionner directement Caracas. Il suffit de cibler ses clients.
Dans son message publié sur Truth Social, Trump accuse le gouvernement de Nicolás Maduro d’être « très hostile »envers les États-Unis. Objectif affiché : asphyxier les revenus pétroliers du régime vénézuélien en dissuadant ses principaux acheteurs. La Chine, qui importe environ 500 000 barils par jour, et l’Inde, moins dépendante mais tout de même concernée, sont les cibles prioritaires.
Ce n’est pas la première fois que Trump dégaine l’arme douanière. Il a déjà utilisé ces droits à l’encontre du Canada, du Mexique, de la Colombie et de la Chine. Il avait même imposé 25 % sur toutes les importations d’acier et d’aluminium, prétendant défendre l’industrie sidérurgique américaine face à la concurrence asiatique.
Le même jour que ces nouvelles taxes sur le pétrole vénézuélien, Trump entend instaurer des droits de douane « réciproques » envers tous les partenaires commerciaux des États-Unis. « C’est en plus », a-t-il précisé lundi depuis le Bureau ovale.
Caracas contre-attaque, Trump persiste
À première vue, la France semble hors de portée de la nouvelle offensive. Elle n’importe quasiment aucun pétrole vénézuélien. En revanche, si des entreprises françaises commercent avec des pays visés comme la Chine ou l’Inde, elles pourraient ressentir les effets en chaîne de ces surtaxes.
Par ailleurs, si les tensions commerciales globales s’intensifient, la zone euro pourrait en subir les contrecoups. Un ralentissement des échanges mondiaux, déjà fragilisés, pèserait sur les exportateurs européens. Enfin, les fluctuations des prix du pétrole sur les marchés pourraient aussi avoir un impact à la pompe.
Le Venezuela n’a pas tardé à répliquer sur le plan symbolique. Le ministère des Affaires étrangères a dénoncé une « mesure arbitraire, illégale et désespérée » et y voit « l’échec retentissant de toutes les sanctions imposées à notre pays ». Le Président du Vénézuela Nicolás Maduro, fidèle à son style, a déclaré à la télévision nationale : « [Les États-Unis] peuvent sanctionner et imposer des droits de douane sur tout ce qu’ils veulent, mais ils ne peuvent pas sanctionner l’amour et le patriotisme du peuple vénézuélien ».
Mais Trump, lui, ne compte pas reculer. Il a fait des droits de douane l’alpha et l’oméga de sa stratégie économique. Protectionnisme, dissuasion diplomatique, guerre commerciale : il les fusionne dans une même logique. Il appelle même le 2 avril « jour de la libération ». Le ton est donné.