Le Canada et le canal de Panama font partie des ambitions américaines de ce début de mandat du président Donald Trump, allant jusqu’à parler du golfe de l’Amérique. A sa manière le canal de Panama, le problème semble réglé. Cependant c’est l’annexion présumée du Groenland qui interpelle en priorité. Comme on pouvait s’en douter les propos et les affirmations du président américain ont fait l’objet de vives protestations de la part des chefs d’État et de gouvernements concernés.
Le Groenland toujours convoité par les Etats-Unis…

Le Groenland, terre rare par définition
Le Groenland est un territoire autonome du royaume du Danemark, membre de l’Union européenne et de l’OTAN. Malgré les divers accords antérieurs depuis des décennies entre les gouvernements américains et danois. Le problème se complique devant les contestations et les refus danois. Depuis des siècles, l’île abrite des peuples autochtones, en majorité Inuits. Ils arrivent à prospérer sur ce continent arctique, de la pêche, de la chasse et de la terre.
Au-delà des ambitions de Donald Trump pour le Groenland, pour les connaisseurs, les prétentions des États-Unis sur cette gigantesque île continentale glacière ne sont pas nouvelles. Cela date de la deuxième guerre mondiale. Mais les regards américains remontent au 19ème siècle après le dernier rachat de l’Alaska à la Russie. Celui du Groenland était déjà l’ordre du jour. Les raisons de s’y intéresser aujourd’hui pour le géant américain sont multiples.
Une ressource stratégique et économique
Un des premiers atouts concerne son importance stratégique. La présence militaire américaine existe depuis 1945 et la guerre froide. Elle s’est concrétisée avec le développement de la base de Thulé, contrôle météo et surveillance aérienne. Désormais, la protection des missiles balistiques nucléaires et le repérage du passage de sous-marins russes confirment les raisons de l’intérêt américain. Un paradoxe, l’augmentation de l’implantation américaine se présente comme un avantage supplémentaire pour l’OTAN…
La présence de minerais et de métaux rares est évidemment un autre point essentiel économique. Si les premières exploitations remontent aussi au 19ème siècle, le besoin en métaux critiques ne cesse d’augmenter avec les nombreuses industries de pointe, la recherche de minerais à faible teneur en carbone et le développement du secteur numérique. Les estimations des réserves globales du Groenland en métaux pour la haute technologie se situeraient derrière la Chine, mais devant le Brésil, le Vietnam, la Russie, l’Australie et les États-Unis (aujourd’hui).
L’observation météorologique en arctique est encore un autre point d’intérêt. A la fois pour le contrôle de l’évolution des masses glaciaires et la maîtrise des routes maritimes. La Chine et la Russie convoitent également ces ressources. Le réchauffement climatique laisse penser que ces trafics tendront à se développer rapidement. Les États-Unis ne peuvent se contenter d’être de simples observateurs.
Des informations nécessaires pour comprendre
Depuis le 18ème siècle, les États-Unis se sont constitués en négociant pour acheter leur futur territoire, en particulier la Louisiane, le Texas et l’Alaska. Il était utile de remettre « l’information à jour ». Le regard persistant des américains sur le Groenland s’inscrit dans cet esprit de rachat. Cette envie a été relancée depuis la seconde guerre mondiale, comme l’a montré Jordan Friedman dans un récent article (National Geographic). Le Groenland a donc toujours fait l’objet d’intérêt pour les Etats-Unis. Mais il n’est pas à vendre. Ce que confirment le Danemark et l’Union européenne. Donald Trump est cohérent dans ses annonces avec les ambitions américaines. Il confirme une demande centenaire ! En stimulant les oppositions et les conflits quel sera le résultat de cette provocation ?