Après avoir abandonné le « panier anti-inflation », et après avoir reparlé du « chèque alimentaire » toujours inexistant malgré les promesses du président de la République, le gouvernement a lancé un « trimestre anti-inflation ». Objectif : limiter la hausse des prix dans les supermarchés. Mais pour les associations de consommateur, ce n’est que du vent…
« Trimestre anti-inflation » : un écran de fumée pour les associations
Trimestre anti-inflation : ça ne veut rien dire
Le « panier anti-inflation » était un principe simple. Une série de produits, environ une cinquantaine, fixés par le gouvernement et les distributeurs. Le prix de ces produits aurait alors été bas, potentiellement avec la marge la moins élevée possible. Car les distributeurs sont tenus de vendre avec 10% de marge minimum.
Mais le gouvernement et les distributeurs n’ont pas trouvé d’accord. Impossible de se décider sur 50 produits de première nécessité à mettre dans ce panier. Une difficulté insurmontable qui a conduit à l’abandon de la mesure.
En lieu et place, un « trimestre anti-inflation » a été annoncé par Olivia Grégoire, ministre déléguée au Commerce, et Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, lundi 6 mars 2023. Mais à peine dévoilé, le voilà déjà critiqué par les trois plus importantes associations de consommateurs de France.
Rien n’est fixé : la mesure au bon vouloir de la grande distribution
Au lieu de donner un cadre défini en termes de prix ou de produits, le « trimestre anti-inflation » se contente d’être un principe vague. L’idée : que les distributeurs vendent « au prix le plus bas possible » une sélection de produits qu’ils auront eux-mêmes décidée. Sauf que ce terme, « prix le plus bas possible » n’a aucune réalité.
C’est ce que critiquent, selon un courrier obtenu par l’AFP et dont Le Figaro se fait l’écho, trois associations. Et pas des moindres : la CLCV, Familles Rurales et l’UFC-Que Choisir. Pour ces dernières, c’est simple : le « trimestre anti-inflation » n’aura « en aucun cas » pour effet que les distributeurs pratiquent des prix « les plus compétitifs possibles ».
Et il y a deux raisons à cela. D’une part, les distributeurs ne sont tenus par aucune loi, aucun décret ou aucune mesure à pratiquer le prix le plus bas. Le « trimestre anti-inflation » ne se fait qu’au bon vouloir des grands groupes. Et, d’autre part, le gouvernement n’a pas supprimé ni suspendu la loi qui impose une marge de 10% minimum. Donc les distributeurs sont toujours tenus d’appliquer le « seuil de revente à perte » de 10%.