La compagnie italienne Trenitalia accélère son implantation en France avec un projet ambitieux : relier Paris à Marseille en TGV dès l’été 2025.
Trenitalia : bientôt des Paris-Marseille à prix cassé ?
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Publié le 16 janvier 2025 à 11h47
98%La SNCF domine 98% des trajets à grande vitesse en France
Le 14 janvier 2025, Marco Caposciutti, directeur général de Trenitalia France, a annoncé une nouvelle étape clé dans la stratégie d'expansion de la compagnie italienne. Il développe un plan ambitieux de recrutement pour soutenir le lancement de sa nouvelle ligne à grande vitesse entre Paris et Marseille.
Cette initiative, qui prévoit la création de 40 postes, illustre l’engagement de Trenitalia à offrir un service compétitif face à la SNCF, tout en répondant aux attentes d’une clientèle exigeante. Parmi les profils recherchés, les agents de bord et de conduite occupent une place essentielle, garantissant non seulement la sécurité, mais aussi l’expérience premium à laquelle Trenitalia souhaite habituer ses passagers. Ce recrutement s’inscrit dans une vision à long terme : développer un réseau durable et performant sur l’un des axes ferroviaires les plus stratégiques de France.
Un projet ambitieux pour conquérir la ligne Paris-Marseille
Cette nouvelle ligne, l'une des plus fréquentées en France, représente une opportunité clé pour Trenitalia. La compagnie espère séduire les voyageurs grâce à ses trains Frecciarossa, connus pour leur confort, leur rapidité, leur ponctualité et leur service premium incluant la restauration à bord et des aménagements adaptés aux voyageurs d'affaires.
Ce projet s’inscrit dans une stratégie de diversification entamée en 2021 avec l’ouverture de la ligne Paris-Lyon, qui a permis à Trenitalia de poser les bases de son développement en France. Avec la ligne Paris-Marseille, l'entreprise vise à élargir sa clientèle, notamment auprès des touristes et des professionnels qui empruntent régulièrement cet axe stratégique.
L'extension de ses services renforce la présence de Trenitalia sur le marché européen, où elle s’impose comme un acteur de premier plan dans la libéralisation du transport ferroviaire.
Pourquoi Paris-Marseille ?
La ligne Paris-Marseille n'a rien d'anodin. Selon les experts du secteur, c'est l'une des plus rentables de France. Elle dessert des hubs économiques majeurs et attire un grand nombre de voyageurs, en particulier pendant la période estivale.
L’intérêt de Trenitalia est double : conquérir des parts de marché tout en consolidant sa présence face à la SNCF, qui domine encore 98 % des trajets à grande vitesse en France.
Outre son potentiel commercial, cette ligne illustre aussi l’ouverture du marché ferroviaire français à la concurrence. Depuis 2021, Trenitalia essaie de briser le monopole de la SNCF.
Une concurrence accrue mais des défis persistants
Trenitalia devra faire face à plusieurs défis. Les pertes accumulées en France au cours des deux dernières années, estimées à 84 millions d’euros, soulignent les difficultés liées à un faible taux de remplissage des trains (environ 60 %). Les péages ferroviaires imposés par SNCF Réseau augmenteront de 4 millions d’euros en 2025, compliquant davantage la quête de rentabilité.
La compagnie espagnole Renfe cherche également à s'imposer sur le réseau français. Malgré des retards d’homologation, elle ambitionne d’exploiter la ligne Paris-Marseille. Cette concurrence devrait entraîner une baisse des prix, un avantage pour les consommateurs mais une pression supplémentaire pour les opérateurs.
Des opportunités de croissance malgré les obstacles
Pour contourner les obstacles logistiques, Trenitalia mise sur une augmentation de sa capacité. D’ici la fin d'année 2025, quatre nouvelles rames Frecciarossa entreront en service, permettant d’opérer des trajets doubles avec jusqu’à 914 passagers par train. La compagnie explore l’idée de créer un centre de maintenance en France pour limiter les coûts d’entretien des trains.
Le lancement des TGV Paris-Marseille par Trenitalia marque une étape importante dans la libéralisation du réseau ferroviaire français. Toutefois, les défis financiers et réglementaires montrent que cette révolution sur les rails ne sera pas simple.