Non les Français ne travaillent pas 49 heures par semaine !!!

Une annonce sur RTL et d’autres journaux ont prétendu que la France était le pays d’Europe où les Français travaillaient le plus : 49 heures par semaine ! Alors que depuis plus de vingt ans j’ai analysé, recherché les causes de l’enlisement de notre pays et ai découvert depuis longtemps que nous manquions crucialement d’heures travaillées en France (payées) pour remonter le niveau par le bas et être sans déficit.

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Par Daniel Moinier Publié le 11 mai 2023 à 5h35
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Non les Français ne travaillent pas 49 heures par semaine !!! - © Economie Matin
13%13% des salariés en France touchent le Smic.

Alors pourquoi avoir lancé ce chiffre ? Cela m’a fait penser à un retour en arrière alors que j’étais à une conférence au Medef à Paris, avec comme invitée Me Martine Aubry qui a lancé que c’était la France le pays où on travaillait le plus, avec une moyenne de 42 heures ½ par semaine. Je me suis levé et annoncé que c’était pour les salariés base 35 heures une moyenne de 36,2 heures. J’ai été de suite remis à ma place et m’a dit que ce chiffre était fantaisiste et non la réalité. J’ai repensé qu’une semaine auparavant Eurostat avait annoncé ce chiffre. Oui, mais en précisant que c’était une moyenne estimée sur l’ensemble des personnes travaillant, cadres, artisans, professions libérales, employés, ouvriers, …

RTL au bout d’un moment a tout de même précisé que c’était uniquement les cadres, professions libérales, artisans… avec 49h de moyenne travaillée en Europe.

En France pour ce type de professions, c’est mieux encore puisque c’est plutôt 54 heures par semaine ; record d’Europe toujours estimé, car il est de plus en plus difficile de calculer les heures travaillées de ces catégories professionnelles, depuis qu’il y a eu de nouveaux instruments de travail, de communication : portables, tablettes, réunions, conférences à distances, télétravail, etc…

La France avec 36,2 heures travaillées à temps plein, est toujours dernière d’Europe et sûrement du monde, comparée aux pays industrialisés mondiaux.

La difficulté de comparaison vient aussi de la prise en compte ou non du temps partiel, sachant que ce taux est très variable d’un pays à l’autre. Par exemple les Pays-Bas ont un temps partiel très élevé ce qui, si on l’incorpore en calcul, arrive à un taux d’emploi proche de la France sans compter son temps partiel.

Les politiques et autres en jouent couramment et nos citoyens n’y voient que du feu et pensent qu’ils travaillent suffisamment pour que la France soit solide, productive.

Ils se demandent couramment où passent tous les prélèvements, impôts. Ils critiquent une gestion calamiteuse. Ils s’en mettent plein les poches, comme tous les grands « patrons », s’attaquent aux institutions, tout ce qui peut représenter le capitalisme, les milliardaires dont on parle couramment, y compris en Europe et dans le monde.

La France sans plus de travail ne peut que vivre à crédit, avec un endettement qui s’accentue dangereusement. On vient de perdre le triple A et ce n’est que le début de la décadence.

On pourra toujours accuser les autres, les riches, tout casser, cela ne fera qu’accentuer nos déficits.

La faute revient aussi à tous nos gouvernants qui n’ont pas su ou voulu modifier les lois par méconnaissance ou par peur de perdre leur place, leur environnement.

On a même été jusqu’à augmenter considérablement les aides sociales par souci d’égalité, mais aussi pour garder un niveau de vie acceptable et figurer en bonne place dans le classement des pays au niveau du taux de pauvreté. On était même fier d’annoncer que nous sommes classés au dessus de l’Allemagne qui avait et a toujours un taux de chômage très inférieur au nôtre. Quand nous étions à 10%, ils étaient à 3,5%, nous venons d’atteindre les 7% du jamais vu depuis avant la crise de 2008, mais eux sont toujours à 3,5%, moitié de nous. Ces mêmes Allemands sont champions du monde à l’export, alors que nous avons une balance très déficitaire depuis des décennies.

Pour nous remettre les pieds sur terre, une étude et un tableau des temps de travail en Europe, (ci-après) sachant que la France se bat pour la dernière place avec la Suède pour le temps de travail annuel.

La durée effective du travail en France et en Europe en 2019

Mise à jour le 14/10/2021

La durée effective annuelle moyenne de travail des salariés à temps complet était en France de 1680 heures en 2019, contre 1955 heures vingt ans plus tôt. Il s’agit de la durée la plus faible de l’Union européenne après la Suède.

A l’inverse, la durée du travail des non-salariés à temps complet français est parmi les plus élevées d’Europe.

Le temps de travail des salariés à temps partiel, soit 18% des salariés en France, se situe légèrement au-dessus de la moyenne européenne.

Arti Moinier 11052023

Selon les données de l’enquête sur les Forces de travail conduite par Eurostat dans l'ensemble des pays de l'Union européenne (UE), en France, la durée effective annuelle moyenne de travail était en 2019 :

• de 1680 heures pour les salariés à temps complet, soit la plus faible des pays de l’UE, après la Suède. Après avoir fortement baissée au début des années 2000, elle est stable depuis 2005. La baisse tendancielle de la durée du travail s’est poursuivie régulièrement en Allemagne, réduisant l'écart entre les deux pays de 291 h en 2003 à 155 h en 2019. La France reste très en deçà de la moyenne européenne (1846 h).

• de 996 heures pour les travailleurs salariés à temps partiel (près de 60% de la durée moyenne des salariés à temps complet). Légèrement supérieure à la moyenne européenne (960 h.), elle excède nettement la durée de travail recensée en Allemagne (918 h, 50% de la durée d’un temps complet).

de 2290 heures pour les travailleurs non-salariés à temps complet, soit 36% de plus que la durée moyenne des salariés à temps complet. Dans la quasi-totalité des pays de l’UE, les non-salariés travaillent plus longtemps que les salariés, ce qui compense partiellement le manque de travail des salariés horaire.

Mais c'est en France que l'écart est le plus net 36%. (25% en Allemagne, 22% en Italie, 8% au Royaume-Uni par ex.).

• de 1679 heures dans l’industrie pour les salariés à temps complet, 1716 heures dans la construction, 1748 heures dans les services marchands. Elle est sensiblement plus faible (1605 heures, soit 75 h de moins que la moyenne de l’économie) dans les services non marchands (administration publique notamment, santé humaine et action sociale).

Rexecode établit et analyse depuis 2012 la durée effective annuelle moyenne de travail dans les pays de l’UE à partir des données de l’enquête annuelle sur les Forces de travail (LFS) conduite par l’institut Eurostat.

CONSTAT : La France ne travaille pas assez, je rectifie, ce sont les salariés (es) base 35 heures qui ont un manque de 11.500 heures travaillées sur la durée de vie. Il faudrait un minimum de 40h et 65 ans pour que la France soit sans déficit pour qu’elle puisse diminuer sa dette et élever le niveau de vie de plus de 14% avec un Smic à plus 250 euros de plus par mois. Ce qui permettrait de baisser les charges et par exemple, diminuer le nombre de RSA, comme vient de le faire l’Italie, du fait d’une consommation supérieure, pas spécialement en quantité, mais plus écologique, plus locale et avec des entreprises plus performantes sur notre sol.

L’exemple de la Suisse est exceptionnel avec 43 heures et plus par semaine, la retraite à 65 ans depuis toujours avec des comptes positifs, un niveau de chômage très bas. Et oui, elle n’a pas baissé la retraite à 60 ans, ni descendu le temps de travail hebdomadaire à 35 heures !!!

www.danielmoinier.fr

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Daniel Moinier a travaillé 11 années chez Pechiney International, 16 années en recrutement chez BIS en France et Belgique, puis 28 ans comme chasseur de têtes, dont 17 années à son compte, au sein de son Cabinet D.M.C. Il est aussi l'auteur de six ouvrages, dont "En finir avec ce chômage", "La Crise, une Chance pour la Croissance et le Pouvoir d'achat", "L'Europe et surtout la France, malades de leurs "Vieux"". Et le dernier “Pourquoi la France est en déficit depuis 1975, Analyse-Solutions” chez Edilivre.

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