Transport public : quatre innovations à l’horizon 2035 

Les JO 2024 ont donné un coup d’accélérateur à des navettes aériennes et fluviales pour faire scintiller l’image de la ville lumière à travers le monde. Ces initiatives reflètent une révolution en ordre de marche dans le secteur du transport routier. En ligne de mire : opérer une transition vertueuse notamment grâce à l’avènement de l’électrique et de l’hydrogène. Lumière sur quatre ruptures technologiques du Transport public, à suivre de près.

Pierre Liger Tnp
Par Pierre Liger Modifié le 18 juillet 2023 à 15h52
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Transport public : quatre innovations à l’horizon 2035  - © Economie Matin
60%Au sein de l’Union Européenne près de 60% de la demande de pétrole est consommée par les transports.

Les trains décarbonés

Décarboner le transport ferroviaire est l’ambition affichée en 2035 par l’opérateur national. Sur les lignes électrifiées, qui représentent 55% des lignes mais 80% du trafic, l’objectif est de consommer moins. De nouvelles technologies permettront l’atteinte de cet enjeu mais pas seulement. Ainsi, TGV M, le TGV nouvelle génération, dont la vitesse commerciale évoluera peu, entrera en service d’ici fin 2024. Grâce à un aérodynamisme revisité et un renvoi d’énergie vers la caténaire lors du freinage, il propose déjà 20% de réduction de consommation.

Quand on sait que la SNCF est le premier consommateur industriel d’électricité en France, on mesure le potentiel de l’éco conduite. Des solutions sont en cours de déploiement pour optimiser la conduite. A terme, l’automatisation des trains permettra d’aller plus loin.

D’autres technologies plus en ruptures sont en cours d’expérimentation. Au Japon par exemple, le Maglev, un train à sustentation magnétique avec électro-aimants supraconducteurs, dépasse déjà les 600 km/h. Les premiers essais étant concluants, ces trains devraient entrer en exploitation commerciale en 2027. Mais tout comme l’Hyperloop, ces technologies avant-gardistes nécessitent la construction d’infrastructures dédiées très coûteuses.

Sur l’exploitation des lignes non électrifiées, les trains diésel devraient céder leur place à l’hydrogène et aux trains à batterie. Électrifier ces lignes où circulent peu de trains n’est en effet pas rentable.

Les trains à hydrogène, testés avec succès en Allemagne et en France par l’industriel Alstom, sont plus silencieux que les trains diesel et dotés d’une plus grande autonomie que les trains à batterie. Ils devraient par ailleurs voir leur coût fortement diminuer grâce à la baisse de celui des piles à combustibles utilisés dans la production de la source d’énergie. Quatre régions françaises ont d’ailleurs déjà commandé 12 exemplaires, pour une utilisation optimale en bi-mode : électrique avec catenaires et hydrogène sur le reste du réseau.

Les trains autonomes

L’ATO (Automatic Train Operation) proposera plusieurs atouts non négligeables : une plus grande ponctualité, un trafic plus fluide et une réduction de la consommation.

Le train autonome assurera une conduite plus ou moins automatisée selon le niveau choisi parmi les 4 disponibles. Si les métros atteignent le niveau le plus élevé, les trains de ligne n’en sont eux qu’au début.

Des prototypes circulent déjà en France, Allemagne, Pays-Bas, pour le Fret et les trains régionaux de voyageurs. L’automatisation sera obtenue progressivement. Avant d’être généralisés, ils doivent démontrer que la sécurité est pleinement assurée. La détection des obstacles, la prise de décision face à ceux-ci, la lecture de la signalisation latérale ou le piratage informatique sont de vrais défis !

Dans une recherche de sécurité optimale, les conducteurs de trains de voyageurs seront encore longtemps présents à bord.

Les trains ultra-connectés

C’est une révolution moins visible, mais technologiquement importante : les trains, trams et bus de demain seront largement équipés d’objets connectés. Cette technologie permettra de remonter toutes les informations opérationnelles et de favoriser la maintenance prédictive. Dans le Fret, les capteurs se généraliseront pour contrôler les chargements : humidité, température, géolocalisation précise, etc… Les clients pourront ainsi suivre précisément leur marchandise et éviter les ruptures de charge.

Le transport combiné devrait fortement se développer pour doubler la part modale du fret ferroviaire d’ici 2030 passant de 9% à 18%. On peut d’ores et déjà constater le développement des terminaux de transport combinés qui automatisent les transbordements.

Le transport urbain

Dès 2025, la RATP aura converti ses centres bus thermiques en faveur de bus plus propres, à l’électrique ou au gaz bio GN. En parallèle, les bus à hydrogène connaissent également une forte croissance : plus d’une cinquantaine de collectivités les ont en projet, représentant environ un millier de bus d’ici à 2030.

Tout comme le transport ferroviaire et à l’essai en région parisienne avec la ligne 393, des bus autonomes devraient bientôt transporter des voyageurs et se généraliser progressivement. Les Bus à Haut Niveau de Services, roulant rapidement sur des voies dédiées, seront des candidats privilégiés pour son développement, comme l’attestent certaines réalisations en Chine.

Grâce aux nouvelles technologies, les services ne seront pas en reste : l’information voyageurs à bord des bus va être modernisée, personnalisée et multimodale. Ainsi, les bus et trams reconnaîtront les voyageurs pour leur donner l’information la plus pertinente : où monter en cas d’affluence, prévenir le voyageur quand il faut descendre, réserver automatiquement un vélo si besoin en estimant à tout moment le temps restant. Finalement, le voyageur sera guidé durant tout son voyage. Une révolution !

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Pierre Liger Tnp

associé chez TNP.

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