Les contrôleurs de la SNCF semblent résolus à mener leur grève pendant les vacances scolaires de cet hiver 2024. Malgré les annonces du PDG, Jean-Pierre Farandou, le préavis déposé du 16 au 18 février par les syndicats des cheminots n’a toujours pas été levé.
SNCF : la grève plane toujours sur les vacances d’hiver
Les contrôleurs de la SNCF maintiennent leur préavis de grève
Jean-Pierre Farandou a exprimé son incompréhension face à la décision des syndicats de la CFDT-Cheminots, la CGT-Cheminots et Sud Rail, de maintenir leur mouvement de grève, malgré les efforts de la direction pour tenter de désamorcer la crise. « Nous avons mis sur la table des propositions concrètes, des avancées significatives pour améliorer les conditions de travail et la rémunération de nos contrôleurs. Il est difficile de comprendre pourquoi, malgré cela, le préavis de grève est maintenu », a déclaré Jean-Pierre Farandou lors d'une conférence de presse. « Ce sont de vraies avancées sociales : le pacte est respecté et des nouvelles mesures sont annoncées. Dès lors, il sera difficile de comprendre que le mouvement perdure », a renchéri Alain Krakovitch, directeur de TGV-Intercités dans une lettre adressée aux contrôleurs.
Que nenni pour les syndicats des cheminots, en particulier Sud-Rail, qui estime que les mesures annoncées par la direction de la SNCF ne suffisent pas à couvrir l'ensemble de leurs demandes. Ils mettent en avant plusieurs points de désaccord, notamment la lenteur de la mise en œuvre de la promesse d'avoir deux contrôleurs par TGV. « Nous avions un accord pour que tous les TGV soient équipés de deux contrôleurs d'ici fin 2023. Or, on nous annonce maintenant que cet objectif ne sera atteint qu'en 2025. C'est inacceptable ! », a affirmé Fabien Villedieu, délégué du syndicat Sud-Rail. Pourtant, d'après les chiffres de la SNCF, cette mesure est déjà effective dans 87% des TGV de la compagnie ferroviaire, et la direction a annoncé un vaste plan d'embauche afin de renforcer les équipes. Les syndicats pointe du doigt les augmentations salariales proposées par Jean-Pierre Farandou qu'ils estiment, elles aussi, insuffisantes. « Une prime exceptionnelle de 400 euros est loin de répondre à nos attentes en termes de revalorisation salariale, surtout quand on considère la pénibilité et les responsabilités croissantes de notre métier » a vilipendé Fabien Villedieu, délégué du syndicat Sud Rail, auprès de nos confrères de BFMTV, vendredi 9 février 2024.
Les voyageurs Français restent otages des cheminots
Malgré ces annonces, le spectre d'une grève pendant les vacances d'hiver plane toujours. Les zones A et C, qui comprennent des académies comme l'Ile-de-France, Toulouse, Montpellier, Bordeaux, Lyon, Grenoble, Limoges, Poitiers et Besançon, risquent de subir de plein fouet le mouvement des cheminots. En décembre 2022, la grève de la SNCF avait empêché par moins de 200.000 voyageurs de pouvoir partir en vacances. Celle qui s'annonce pour les vacances scolaires de 2024 pourrait être d'une bien plus grande ampleur, puisqu'aucun TGV ne peut circuler sans chef de bord.
La direction de la SNCF et les syndicats continuent de négocier dans l'espoir de trouver un terrain d'entente avant les dates fatidiques. Les revendications et la détermination des syndicats à faire valoir leurs droits laissent malheureusement bien présager une grève qui gâchera, une fois de plus, le départ en vacances de nombreux Français.