Le secteur aérien projette de transporter 5 milliards de voyageurs en 2024
Après la crise sanitaire, le secteur aérien met les pleins gaz. Selon les prévisions de l'Association internationale du transport aérien (IATA), qui regroupe 320 compagnies aériennes, le secteur devrait transporter 5 milliards de voyageurs en 2024, ce qui lui ferait battre le record de 2019 qui était de 4,54 milliards de voyageurs. Comme l'explique Julien Joly, spécialiste des transports chez Wavestone, auprès de RTL, « les marchés chinois, indiens et indonésiens enregistrent la plus forte croissance ».
Avec de telles projections, l'IATA anticipe un bénéfice net mondial de 30,5 milliards de dollars pour l'ensemble des compagnies aériennes en 2024, pour un chiffre d'affaires total de 996 milliards de dollars. De quoi rassurer les compagnies aériennes qui avaient essuyé des pertes de près de 183 milliards de dollars entre l'année 2020 et 2022.
Quid des objectifs environnementaux ?
Avec l'augmentation prévue du nombre de passagers aériens, l'impact des compagnies aériennes sur l'environnement a de quoi être remis sur la table, d'autant plus du fait que l'industrie aéronautique s'est fixé pour objectif d'atteindre la neutralité carbone d'ici à 2050. La bonne nouvelle, c'est que l'augmentation du nombre de voyageurs aériens, comme évoqué plus haut, signifie une hausse de leur bénéfice. Autrement dit, les compagnies aériennes auront plus de moyens pour investir dans les carburants d'aviation durables (CAD) - kérozène vert.
Actuellement, ces derniers ne représentent que par 0,5% de la consommation en carburant secteur aérien. Autrement dit, l'atteinte de la neutralité carbone dépendra de la production mondiale de CAD. Nonobstant, tous les acteurs du secteur ne partagent pas la même vision. Le directeur général de l'IATA lui-même s'est avéré assez critique auprès de nos confrères des Échos sur les objectifs et moyens pour atteindre la neutralité carbone : « La réduction de la croissance de l'aérien est une idée exclusivement européenne, qui a quelque chose d'arrogant vis-à-vis des pays émergents » (...) « Nous sommes déterminés à atteindre la neutralité carbone en 2050, mais la réduction de la croissance ne fait pas partie des moyens d'y parvenir », avertit-il. Selon les prévisions de l'association, celle-ci devrait atteindre 1,9 milliard de litres en 2024. À titre de comparaison, elle n'était que de 25 millions de litres en 2019. Une progression tout à fait remarquable, mais qui reste encore bien éloignée des 450 milliards de litres minimum qu'il faudrait pour répondre à la demande en 2050, tel que le projette l'IATA.