Avec l’objectif d’économiser pas moins de 60 milliards d’euros dans le budget de 2025, le gouvernement a annoncé son intention de tripler la Taxe de Solidarité (TSBA) payée par les compagnies aériennes. Une initiative qui risque bien de provoquer une véritable envolée des prix des billets d’avion.
Transport aérien : vos billets d’avion seront bientôt hors de prix !
Le gouvernement veut tripler la taxe de solidarité pour les avions
Le gouvernement, sous la direction de Michel Barnier, prévoit de tripler la Taxe de Solidarité sur les Billets d'Avion (TSBA), dite « taxe Chirac » - instaurée en 2005 - le but étant de générer un milliard d'euros de recette à l'État en 2025. Cette taxe ne rapporte « que » 460 millions d'euros annuels actuellement. Le gouvernement vise ainsi à faire des économies, pour combler une partie du déficit public de la France - qui pourrait s'élever à plus de 6 % de son PIB en 2024 - mais aussi pour financer la transition écologique.
Sont en première ligne : les vols long-courriers ainsi que les classes affaires et les jets privés. Comme l'avertit Laurent Timsit, délégué général de la Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers : « Les compagnies aériennes n'auront pas d'autre choix que de la répercuter au moins en partie sur les passagers au travers du prix du billet d'avion. » Concrètement, le triplement de la taxe TSBA tel que le prévoit le gouvernement la fera passer de 63,07 euros à 200 euros pour un vol en classe affaires et de 7,51 euros à 60 euros pour un billet en classe économique, selon les estimations des Echos.
Panique pour les compagnies aériennes nationales
Les compagnies aériennes françaises, déjà mises à mal depuis le Covid-19 et en raison de l'essor des compagnies low-cost, sont en panique, voire même en « état de choc », pour reprendre les mots de Pascal de Izaguirre, président de la Fnam (Fédération nationale de l'aviation et de ses métiers). Et l'on peut comprendre pourquoi : comme le souligne Air Journal, les vols des compagnies aériennes ne partant pas de la France seront épargnés par cette hausse de la TSBA, ce qui dégradera, ipso facto, la compétitivité de nos compagnies nationales. Sans surprise, et comme pour ce qui concerne les mesures à l'encontre de l'industrie automobile européenne, les associations écologistes soutiennent le gouvernement et demandent à ce que celui-ci multiplie ce type d'initiatives.
Les conséquences ne manqueront pas d'impacter directement les voyageurs, en particulier ceux de l’Outre-mer. Comme le fait remarquer en effet la présidente de la Région Réunion, Huguette Bello : « L’imposition de l’augmentation de cette taxe sur les lignes Outre-mer/France continentale porte directement atteinte aux conditions de circulation des citoyens ultramarins sur le territoire de la République. » Autrement dit, en plus de mettre à mal les compagnies aériennes nationales, cette hausse de la TSBA aggraverait, une fois de plus, les inégalités sociales et territoriales.