Transport : un préavis de grève déposé par les contrôleurs aériens

Le Syndicat National des Contrôleurs du Trafic Aérien (SNCTA), principal représentant des contrôleurs aériens, a déposé un préavis de grève pour le 25 avril 2024.

Axelle Ker
Par Axelle Ker Modifié le 11 avril 2024 à 11h33
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Transport : un préavis de grève déposé par les contrôleurs aériens - © Economie Matin
10 à 20% Le trafic aérien pourrait augmenter de 10 à 20 % d'ici à 2030.

60% des contrôleurs aériens pourraient être en grève le 25 avril 2024

Le Syndicat National des Contrôleurs du Trafic Aérien (SNCTA), qui représente 60% des contrôleurs aériens, a lancé un préavis de grève pour le 25 avril 2024. Ce mouvement fait suite à la publication par la Direction Générale de l'Aviation Civile (DGAC) lundi 8 avril 2024, d'une nouvelle proposition de restructuration des services de navigation aérienne, qualifiée par le syndicat d'« inacceptable ». « Non seulement cette - quatrième - version n'est pas à la hauteur des réformes envisagées en matière d'accompagnement social, mais elle revient sur des éléments déjà négociés », s'insurge le syndicat.

Les négociations entre les deux parties, qui durent depuis plus d'une quinzaine de mois, sont plus que tendues. Le SNCTA a refusé de signer le texte et est allé jusqu'à déclarer sur son site internet que la proposition de la DGAC était une « provocation, si ce n'est une insulte ». L'UNSA-UTCAC, un autre acteur clé dans le dialogue syndical, a également choisi de ne pas participer à la réunion d'urgence de la DGAC, afin de marquer son soutien avec le SNCTA.

Un plan de restructuration qui ne passe pas

Le mécontentement des contrôleurs découle du projet de modernisation de la navigation aérienne française, qui représente le plus vaste chantier de restructuration jamais engagé dans ce secteur. Celui-ci vise à accroître l'efficacité et la productivité du secteur aérien français en prévision de l'augmentation attendue de 10 à 20 % du trafic d'ici à la fin de la décennie. Parmi les changements envisagés figurent, et c'est le principal point de friction entre les contrôleurs aériens et la DGAC, la fermeture d'un quart des tours de contrôle et une diminution de moitié du nombre de centres de contrôle d'ici à 2035.

L'autre point de désaccord entre les deux parties concerne la revalorisation salariale des contrôleurs aériens, une compensation demandée par ces derniers pour pallier le plan de restructuration de la DGAC. Le SNCTA met en avant le fait que, comparativement à leurs homologues européens, les contrôleurs aériens français reçoivent une rémunération « deux à trois fois » inférieure pour un temps de travail supérieur. Le syndicat réclame ainsi une meilleure revalorisation salariale, arguant que les revenus des contrôleurs proviennent des redevances de vol et ne pèsent donc pas sur les contribuables. L'issue des négociations restent incertaines. À noter néanmoins qu'aucun accord ne peut être conclu sans le SNCTA. Les voyageurs doivent donc s'attendre à voir le trafic aérien être perturbé le 25 avril 2024. Ceux qui pourraient s'inquiéter d'une grève pendant la tenue des Jeux Olympiques peuvent être rassurés. Le SNCTA a donné son accord de principe à la DGAC pour une « trêve olympique ». Reste à voir s'il le maintiendra ou non..

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Axelle Ker

Diplômée en sciences politiques et relations internationales, journaliste chez Économie Matin & Politique Matin.

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