Transport : comment les Français se rendent-ils au travail en 2024 ?

Le trajet domicile-travail est une composante essentielle de la vie quotidienne des actifs français. Que l’on habite en centre-ville ou en périphérie, ces déplacements occupent une place cruciale dans l’organisation du temps et influencent souvent des choix de vie plus larges, comme celui du lieu de résidence ou du type d’emploi. Une étude menée par Alphabet France et l’IFOP offre un éclairage sur les pratiques de mobilité des Français en 2024.

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 20 septembre 2024 à 12h27
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30%30% des actifs interrogés estiment que la pénibilité de leurs déplacements a un impact négatif sur leur qualité de vie

Le temps et la distance des trajets : un défi quotidien

Pour la majorité des actifs français, selon l’étude publiée par Alphabet et l’Ifop le 19 septembre 2024, la question du trajet domicile-travail est omniprésente. D'après l'étude, la distance moyenne parcourue pour se rendre sur le lieu de travail est de 18 kilomètres. Toutefois, dans certaines zones urbaines, la densité du trafic peut rendre ce trajet plus pénible, tandis qu'en zone rurale, les distances sont souvent plus longues, mais le trafic moins dense.

En termes de durée, le trajet domicile-travail prend en moyenne 24 minutes. Là encore, il existe des variations importantes. Si 54% des actifs interrogés indiquent que leur trajet est inférieur à 20 minutes, une proportion non négligeable (25%) passe plus de 30 minutes sur la route. La région parisienne, en particulier, se distingue par des trajets plus longs : seuls 17% des travailleurs mettent 10 minutes ou moins pour rejoindre leur lieu de travail, tandis que 20% d'entre eux passent plus de 30 minutes sur la route.

Voiture ou transports en commun : la mobilité française en pleine mutation

La voiture reste le moyen de transport privilégié des Français, mais la situation évolue progressivement. 74% des actifs sondés utilisent une voiture pour leur trajet domicile-travail. Ce pourcentage cache néanmoins une disparité entre les zones géographiques. En effet, dans les grandes agglomérations de plus de 100 000 habitants, seuls 64% des sondés privilégient la voiture, contre 84% dans les zones moins densément peuplées.

Les transports en commun sont utilisés par 23% des actifs, avec un recours plus important dans les grandes agglomérations (34%) et particulièrement à Paris, où près de 51% des travailleurs les empruntent quotidiennement. Le choix des transports en commun est souvent motivé par des raisons économiques (44%), mais aussi par des considérations de rapidité (50%) et d'écologie (37%). Cependant, ce mode de déplacement présente aussi des inconvénients : 35% des personnes interrogées indiquent ne pas avoir accès aux transports en commun près de leur domicile, tandis que 33% estiment qu'ils sont éloignés de leur lieu de travail.

L'impact des trajets sur la qualité de vie des travailleurs

Les trajets domicile-travail ne sont pas sans conséquences sur le bien-être des travailleurs. 30% des actifs interrogés estiment que la pénibilité de leurs déplacements a un impact négatif sur leur qualité de vie et leurs conditions de travail (QVCT). Parmi les principaux désagréments mentionnés figurent la perte de temps (52%), la sur-fréquentation des moyens de transport (51%) et le risque de retard (45%), une problématique qui touche en priorité les usagers des transports en commun.

De plus, les trajets peuvent influencer des choix de carrière. 70% des personnes interrogées considèrent que la distance domicile-travail est un critère important dans le choix d'une entreprise ou dans leur décision de rester à leur poste actuel.

L'essor des véhicules électriques et les freins à leur adoption

Si la voiture reste le mode de transport dominant, l'étude montre un intérêt croissant pour les véhicules électriques. Parmi les conducteurs de véhicules thermiques, 35% se disent prêts à franchir le pas vers une voiture électrique, mettant en avant des raisons écologiques (50%) et économiques (48%). Ces voitures sont également appréciées pour leur silence et leur aspect agréable à conduire.

Cependant, des freins persistent. Le coût élevé à l'achat est cité par 64% des personnes réticentes, suivi par des doutes sur l'écologie réelle des véhicules électriques (49%) et la disponibilité des bornes de recharge sur le domaine public (40%).

Le défi des ZFE : vers une transition écologique ?

Les zones à faibles émissions (ZFE), qui limitent la circulation des véhicules les plus polluants, représentent un autre défi pour la mobilité des actifs français. Malgré la mise en place de ces zones dans 12 métropoles et leur extension prévue à 43 agglomérations d'ici 2025, 56% des personnes interrogées ne connaissent pas la catégorie Crit’Air de leur véhicule, qui détermine leur droit de circuler dans ces zones.

Les Français sont conscients des évolutions nécessaires pour rendre leurs trajets plus efficaces et durables. 84% des actifs interrogés souhaitent une évolution de leurs trajets domicile-travail dans les années à venir. 41% d'entre eux espèrent des trajets plus économiques, tandis que 33% désirent des déplacements plus rapides. Enfin, 31% des sondés se disent favorables à des trajets plus écologiques.

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Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint Après son Master de Philosophie, s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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