Le train, malgré ses avantages, souffre encore de nombreux préjugés et obstacles selon une enquête de la Fnaut. Les Français pointent notamment du doigt les coûts élevés et un manque de flexibilité.
Le train jugé trop cher et pas flexible par les Français
Le principal frein à l'utilisation du train en France reste son coût, selon une enquête menée par l'Ifop pour la Fédération nationale des associations d'usagers des transports (Fnaut). En effet, 75% des non-utilisateurs estiment que ce mode de transport « n'est pas bon marché », un constat particulièrement marqué pour les trajets en TGV.
Le coût des voyages en train : une barrière majeure
Bien que le prix moyen d'un billet de TGV (hors Ouigo) soit resté stable autour de 40 euros entre 2018 et 2022, celui des billets Ouigo a grimpé de 23 à 31 euros sur la même période, selon François Delétraz, président de la Fnaut.
Cette augmentation des tarifs Ouigo se fait souvent au détriment de l'offre Inoui, désavantageant ainsi les détenteurs de cartes de réduction comme la carte Avantage ou Liberté, qui ne sont pas valables sur les trajets Ouigo. Cette situation contribue à l'image d'un train coûteux et moins accessible, surtout pour les utilisateurs réguliers qui dépendent de ces cartes pour voyager à moindre coût.
Outre les questions de coûts, l'enquête met en lumière d'autres freins importants à l'utilisation du train. Les grèves et perturbations fréquentes jouent un rôle significatif dans la perception négative des Français envers ce mode de transport. La Fnaut souligne que ces interruptions, bien que temporaires, ont un impact durable sur la confiance des non-utilisateurs. Pour contrer cette perception, la Fnaut propose des campagnes de sensibilisation visant à améliorer l'image du train et à informer le public des avantages et des efforts de régularité des services ferroviaires.
Encourager l'usage du train
Un autre obstacle majeur identifié est l'accès aux gares. Près de 77% des Français trouvent difficile de stationner leur voiture près des gares, 66% partagent cette difficulté pour les vélos, et 62% trouvent le trajet à pied jusqu'à la gare désagréable. Ces défis logistiques compliquent l'utilisation du train, particulièrement pour ceux vivant en périphérie ou dans des zones mal desservies par les transports en commun.
Malgré ces obstacles, un Français sur deux a pris le train au moins une fois au cours des 12 derniers mois. Selon la Fnaut, le potentiel de croissance se situe principalement sur les trajets de 100 à 300 km, où 69% des personnes préfèrent la voiture contre 20% le train. Entre 300 et 500 km, le train devient une alternative viable avec 27% des préférences contre 56% pour la voiture et 8% pour l'avion. Au-delà de 500 km, l'avion prend l'avantage avec 29% des usagers, comparé à 18% pour le train.
Pour encourager l'usage du train, notamment chez les jeunes, Emmanuel Macron a récemment lancé un pass rail d'une valeur de 49 euros par mois, destiné aux 16-27 ans. Ce pass permet de réserver des places gratuites sur toutes les plateformes de vente pour voyager en TER, Intercité ou train de nuit, à l'exception des liaisons internationales. Le gouvernement espère vendre environ 700.000 pass et évaluer cette initiative avant la fin de l'année pour décider de sa reconduction ou de son ajustement en 2025.