Tourisme et surtourisme : Barcelone dit « stop » à Airbnb

Vous aviez prévu d’acheter un appartement à Barcelone pour le mettre en location sur la plateforme Airbnb ou ses sites concurrents ? Mauvaise nouvelle : ce ne sera pas possible. Et oubliez également les vacances pas chères en louant un appartement plutôt qu’en vous rendant à l’hôtel. Explications.

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Publié le 25 juin 2024 à 6h30
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barcelone, airbnb, surtourisme, location, interdiction, - © Economie Matin
21,9 MILLIARDS €Les voyageurs séjournant dans des meublés de tourisme ont dépensé 21,9 milliards d'euros dans des entreprises locales en 2023 selon Airbnb.

L'annonce du maire de Barcelone, Jaume Collboni, a pris de court de nombreux acteurs du secteur touristique. En effet, la ville catalane prévoit de mettre un terme aux locations de logements destinés aux touristes étrangers via des plateformes telles qu'Airbnb.

Barcelon en a marre d’Airbnb et du surtourisme

Jaume Collboni a déclaré que Barcelone faisait face à « ce que nous pensons être le plus grand problème de la ville ». Comprenez, le tourisme, ou plutôt le surtourisme. En effet, avec environ 10.000 logements dédiés aux locations touristiques, le marché immobilier de Barcelone s'est considérablement dérégulé, provoquant une flambée des prix.

« Le prix moyen d’un appartement a ainsi augmenté de 68% au cours des dix dernières années et celui d’une maison de 38% », a souligné le maire. Une situation qui ne manque pas de rappeler une autre ville européenne bien connue… Paris ! D’une manière générale, toutes les grandes villes européennes sont frappées par le surtourisme lié aux locations saisonnières entre particuliers, moins chères que les hôtels.

Airbnb et consorts… Barcelone va pouvoir tout interdire

Or, la loi a changé. « le Parlement catalan autorise maintenant Barcelone à ne pas renouveler les licences des appartements touristiques », a expliqué le maire de la ville vendredi 21 juin 2024. Et c’est justement ce qu’il va se passer.

La ministre espagnole du Logement, Isabel Rodriguez, a rapidement soutenu cette initiative sur les réseaux sociaux, affirmant qu'il s'agissait de « faire tous les efforts nécessaires pour garantir l'accès à un logement abordable ». Mais, sans surprise, quelques tensions commencent à naître avec les propriétaires des logements ciblés dont le nombre ne cesse d’augmenter.

Encore quelques années d’Airbnb avant le clap de fin

Dans la seule ville de Barcelone, ce seraient 10.000 logements qui bénéficie de l’autorisation de louer. Avec cette mesure d’interdiction, selon le maire, ces 10 000 appartements seront réaffectés soit pour les habitants de la ville, soit mis sur le marché pour être loués ou vendus. Cette mesure vise principalement à améliorer l'accès au logement pour les jeunes Barcelonais et devrait conduire à une baisse des prix sur le marché.

Mais les loueurs peuvent se préparer : si l’annonce a été faite en ce mois de juin 2024, les licences, que la ville ne renouvellera pas, continuent d’être valables. Ce ne sera qu’au 1er janvier 2029 que les premières licences seront caduques et que Barcelone fermera définitivement sa porte à Airbnb.

Une idée qui pourrait bien faire des émules dans les autres villes touchées par le phénomène. Car la lutte contre le surtourisme commence réellement à devenir centrale dans les politiques des maires européens.

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Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint Après son Master de Philosophie, s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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