Paris : les anneaux des JO resteront-ils sur la Tour Eiffel ?

Depuis la fin des Jeux Olympiques de Paris 2024, la question du maintien des anneaux olympiques accrochés à la Tour Eiffel divise la capitale française et la classe politique. Alors que la maire de Paris, Anne Hidalgo, a annoncé leur maintien indéfiniment, l’opposition à cette idée ne cesse de croître, alimentée notamment par Rachida Dati, ministre de la Culture, et plusieurs associations de défense du patrimoine. Ce symbole des Jeux Olympiques semble devenir une source de conflit.

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Modifié le 2 septembre 2024 à 9h20
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Tour Eiffel, jeux olympiques, paris, monument, changement, hidalgo - © Economie Matin
18,9%18,9% des visiteurs de la Tour Eiffel sont Français.

Anne Hidalgo annonce que la Tour Eiffel conservera ses anneaux

Le 31 août 2024, Anne Hidalgo a surpris la capitale en déclarant dans une interview à Ouest France que les anneaux olympiques resteraient sur la Tour Eiffel après la fin des Jeux Olympiques. « En tant que maire de Paris, la décision me revient et j'ai l'accord du Comité International Olympique (CIO). Donc oui, ils vont rester sur la Tour Eiffel », a-t-elle affirmé. Une annonce qui, selon la maire, vise à pérenniser l’esprit olympique et à rappeler l’importance de cet événement historique pour la ville de Paris.

Cependant, cette décision a rapidement suscité des réactions négatives, en premier lieu au sein du Conseil de Paris. Rachida Dati, maire du 7e arrondissement, ministre de la culture et opposante politique d’Anne Hidalgo, a immédiatement réagi en appelant à des consultations. Selon elle, « avant toute prise de décision, il est important que toutes les procédures et consultations visant à la protection du patrimoine soient respectées ». Elle insiste sur le fait que la Tour Eiffel, monument emblématique classé, doit être préservée de toute modification non concertée.

Les descendants de Gustave Eiffel et les associations protestent

L’annonce d’Anne Hidalgo a également conduit à une levée de boucliers de la part des descendants de Gustave Eiffel, qui se sont fermement opposés à ce changement. Selon Olivier Berthelot-Eiffel, arrière-arrière-petit-fils de l’ingénieur, « la Tour Eiffel n’a pas vocation à devenir une antenne publicitaire, même pour les Jeux Olympiques ». Il critique également l’absence de consultation et déplore que la maire de Paris ait pris cette décision sans en référer aux personnalités compétentes ou au Conseil de Paris.

L'Association des descendants de Gustave Eiffel (ADGE) partage cette indignation. Elle dénonce « la nature temporaire » de l'autorisation accordée aux anneaux et craint qu'une installation prolongée ne porte atteinte à l’intégrité architecturale du monument. Par ailleurs, une pétition a été lancée sur la plateforme Change.org demandant le retrait des anneaux. Une pétition qui ne semble pas faire de remous : lancée le 31 août 2024, elle ne recueille que 1.673 signatures le lundi 2 septembre 2024.

Les anneaux olympiques : resteront, resteront pas ?

Au-delà des questions patrimoniales, ce débat révèle un conflit plus profond sur la manière dont le patrimoine urbain doit évoluer. Pour les opposants au projet, les anneaux représentent une intrusion moderne qui dénature le monument. De plus, le statut de monument historique, donc protégé, de la Tour Eiffel, implique que toute modification structurelle ou visuelle doit passer par une autorisation de travaux en conformité avec le code du patrimoine.

Cependant, Anne Hidalgo et ses partisans estiment que cet ajout, loin de dénaturer la Tour Eiffel, contribue à rappeler l’importance de l’événement olympique pour Paris et la France. Selon eux, ces anneaux sont devenus un symbole de l’unité internationale et de la réussite des Jeux, et il serait regrettable de les retirer si tôt après la fin de l’événement.

Alors que la polémique enfle, la question reste en suspens : les anneaux olympiques resteront-ils définitivement sur la Tour Eiffel ? La pression de l’opposition, des associations patrimoniales et des descendants de Gustave Eiffel pourrait forcer la maire de Paris à reconsidérer sa décision. En attendant, les consultations exigées par Rachida Dati pourraient offrir un compromis entre l’hommage rendu aux Jeux Olympiques et le respect du patrimoine historique parisien.

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Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint Après son Master de Philosophie, s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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