L’Union européenne impose à TikTok une amende record de 345 millions d’euros pour la gestion inappropriée des données de mineurs. Quelles leçons l’industrie et les régulateurs peuvent-ils tirer de ce cas ?
TikTok : grosse amende pour ne pas avoir protégé les mineurs
TikTok : une amende salée
Le vendredi 15 septembre 2023, l’Union européenne a frappé TikTok avec une amende colossale de 345 millions d'euros. C'est la plus lourde sanction jamais infligée par l'UE à l'encontre du géant chinois des médias sociaux. Dirigée par la Data Protection Commission (DPC) irlandaise, l'enquête s'est focalisée sur la gestion des données de mineurs. La principale critique porte sur le fait que les profils des utilisateurs de 13 à 17 ans étaient configurés pour être publics par défaut, une violation flagrante des règles du RGPD. (Règlement général sur la protection des données).
L'amende s'articule autour de deux questions clés. La première concerne la configuration par défaut des comptes, rendant les profils publics, ce qui pose des problèmes de confidentialité importants pour les adolescents. La seconde est liée à la fonctionnalité "Connexion Famille" qui, bien qu'elle semble bénéfique en surface, a été mise en œuvre sans mécanismes de vérification suffisants pour confirmer que les comptes parentaux sont effectivement contrôlés par les parents ou tuteurs. Toutefois, la DPC a noté que les méthodes de vérification de l'âge de TikTok n'étaient pas en infraction avec le RGPD.
Une sanction financière incitant à davantage de vigilance pour les réseaux sociaux
TikTok a rapidement répondu à l'amende, soulignant que de nombreuses mesures avaient déjà été prises avant même le début de l'enquête. En particulier, tous les comptes des utilisateurs âgés de 13 à 15 ans sont désormais en mode privé par défaut. Cependant, le réseau social a trois mois pour se conformer aux autres aspects de la décision. La question demeure de savoir si cette affaire servira d'exemple pour d'autres entreprises de médias sociaux et incitera à un examen plus rigoureux de la part des régulateurs.
Ce cas soulève des questions urgentes sur la manière dont les plateformes sociales gèrent les données des utilisateurs mineurs, particulièrement à une époque où ces services sont de plus en plus intégrés dans la vie quotidienne des jeunes. Alors que le Parlement français a déjà pris des mesures pour vérifier l’âge des utilisateurs de plateformes sociales, ce cas pourrait inciter d'autres juridictions à suivre le même chemin, signifiant peut-être un tournant dans la régulation mondiale des médias sociaux.