Le 1er janvier 2025 marque un tournant majeur pour les utilisateurs de tickets-restaurant en France. Ce dispositif, bien ancré dans le quotidien des salariés, connaît des modifications significatives quant à son usage, suscitant un débat entre consommateurs, distributeurs et restaurateurs. On fait le point.
Tickets-restaurant : où en est-on au 1er janvier 2025 ?
Une restriction importante dès 2025
Depuis août 2022, une dérogation exceptionnelle permettait l’utilisation des tickets-restaurant pour l’achat de tous les produits alimentaires en supermarché, même ceux nécessitant une préparation, comme les pâtes, le riz ou la viande. Cette mesure visait à soutenir les ménages face à l'inflation galopante. Cependant, cette dérogation n’a pas été prolongée à cause de la censure du gouvernement en décembre 2024, entraînant la fin de cette flexibilité au 1er janvier 2025.
Désormais, les tickets-restaurant ne peuvent être utilisés que pour des aliments immédiatement consommables, tels que les sandwichs, les plats préparés et les salades composées. L’achat de produits bruts, comme la farine, le beurre ou les légumes, est exclu.
Une décisions contestée
Le gouvernement a justifié cette limitation par la nécessité de recentrer l’usage des tickets-restaurant sur leur objectif initial : soutenir les repas des salariés au travail ou au restaurant. Par ailleurs, les restaurateurs, qui voyaient une part de leur clientèle se détourner vers les supermarchés, ont milité activement pour cette restriction.
Selon le ministère de l’Économie, aucune tolérance n’est prévue : « Il n’y aura pas de moratoire. La loi s’applique ». Cette fermeté s’est heurtée à la demande des grandes surfaces, qui souhaitaient prolonger l’ancien dispositif.
Règles et plafond des tickets-restaurant en 2025
Les règles relatives au plafond journalier restent inchangées. Les tickets-restaurant peuvent être utilisés à hauteur de 25 euros par jour et sont financés à 50 à 60 % par l’employeur.
De plus, le dispositif poursuit sa transition vers une dématérialisation complète d’ici à 2026, offrant plus de praticité aux utilisateurs.
Un débat qui persiste
Cette décision continue d’alimenter les discussions entre parlementaires. Le Sénat examinera, le 15 janvier 2025, une proposition de loi visant à rétablir temporairement la dérogation pour l’achat de produits alimentaires de base jusqu’à fin 2025. Néanmoins, le calendrier parlementaire et les désaccords entre les chambres pourraient retarder toute évolution. En attendant, des millions de salariés doivent désormais revoir leurs habitudes de consommation et s'adapter à ces nouvelles restrictions, une situation critiquée par de nombreux consommateurs pour qui cette flexibilité était essentielle.
Les changements de 2025 reflètent un retour aux bases du dispositif, mais laissent en suspens des questions sur l’avenir des tickets-restaurant. Leur utilisation limitée à des aliments immédiatement consommables, bien qu’en phase avec leur vocation première, pose des défis pour de nombreux ménages. Entre une réforme potentielle et des ajustements technologiques, le débat reste ouvert.