TGV : la SNCF bientôt concurrencée sérieusement ?

Proxima, la nouvelle compagnie ferroviaire, frappe fort en annonçant une commande de 12 TGV auprès d’Alstom. Soutenue par un financement d’un milliard d’euros, cette nouvelle arrivée promet de révolutionner les liaisons à grande vitesse entre Paris et l’Atlantique. Jusqu’à défier le monopole historique de la SNCF ?

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Par Grégoire Hernandez Publié le 4 octobre 2024 à 13h00
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TGV : la SNCF bientôt concurrencée sérieusement ? - © Economie Matin

Une commande de 12 rames TGV auprès du constructeur Alstom

Avec une levée de fonds impressionnante de 1 milliard d’euros auprès d'Antin Infrastructure Partners en juin 2024, Proxima se positionne comme un acteur sérieux du marché ferroviaire. Cette somme, « nerf de la guerre » pour tout nouveau projet de cette envergure, a permis de sécuriser une commande de 12 rames TGV auprès du constructeur Alstom. Ce choix d’Alstom est stratégique, car il mise sur le modèle Avelia Horizon, similaire au TGV M de la SNCF, mais repensé pour une expérience voyageur différente. Proxima prévoit également 15 années de maintenance, soulignant sa volonté de garantir la fiabilité et le confort des trajets.

Le projet de Proxima est porté par Rachel Picard, ancienne directrice de la plateforme digitale voyages-sncf.com et Voyages SNCF. « Nous allons repenser le train à grande vitesse, comme Tesla a révolutionné l'automobile », a-t-elle déclaré. L'idée est de casser les codes du voyage en offrant plus de connectivité, de confort et même une personnalisation de l'expérience. Contrairement aux offres low-cost, Proxima mise sur le service et le bien-être à bord, tout en répondant à la forte demande de mobilité sur la façade Atlantique. Une proposition qui pourrait bien inquiéter la SNCF, qui, malgré tout, se prépare à renforcer son offre dans la région pour contrer l'arrivée de ce nouvel acteur.

Rivaliser avec la SNCF, est-ce possible ?

Pourquoi cibler l’ouest de la France ? Proxima voit en cette région un potentiel énorme, tant démographique qu’économique. Les villes de Bordeaux, Nantes, Rennes et Angers ont connu une croissance rapide ces dernières années, créant une forte demande de mobilité. En visant des trajets de deux heures ou moins depuis Paris, Proxima souhaite offrir une alternative rapide et confortable aux voyageurs. Cette commande de 12 rames de TGV, d’un montant de 850 millions d’euros, permettra également de soutenir l’activité économique de plusieurs sites industriels français, notamment ceux de Belfort, Ornans et Le Creusot. À Belfort, il faudra fabriquer 24 locomotives (deux par train) entre début 2026 et fin 2028 pour répondre à la demande de Proxima.

Toutefois, la SNCF reste un mastodonte du secteur, avec une présence historique et une capacité à ajuster son offre rapidement, comme en témoigne l'ajout de 4 millions de sièges vers l'Atlantique d'ici à 2026. De plus, les péages ferroviaires, spécifiquement sur la ligne Paris-Bordeaux, sont parmi les plus chers du réseau, ce qui pourrait compliquer la quête d’équilibre financier pour Proxima. Alain Rauscher, cofondateur d’Antin Infrastructure Partners, restait cependant confiant auprès de BFM Business en juin 2024 : « Nous pensons (qu'il y a une place pour une vraie concurrence, NDLR), on vise de transporter à terme 10 millions de passagers, les passagers TGV, c'est 320 millions de personnes, je préfère parler de complémentarité plutôt que de concurrence à la SNCF ». La stratégie de Proxima ne sera donc pas de faire du low-cost, mais de proposer une expérience de voyage premium, adaptée aux besoins des nouveaux voyageurs, qu’ils soient professionnels ou touristiques.

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Étudiant en école de journalisme. Journaliste chez Économie Matin depuis septembre 2023.

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