Tesla dégringole en Bourse et c’est la faute d’Elon Musk !

Entre la polémique qui entoure son dirigeant et une baisse soudaine de sa valeur en Bourse, Tesla, l’entreprise d’Elon Musk inquiète les investisseurs. L’homme le p^lus riche du monde sera-t-il la cause de la fin de sa propre création ?

Paolo Garoscio
Par Paolo Garoscio Publié le 26 février 2025 à 5h54
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tesla-cybercab-bourse-chute-valeur-robot - © Economie Matin
50%Les ventes de TEsla se sont écroulées de 50% sur un an en Europe.

En ce début d’année 2025, Tesla traverse une crise qui ne faisait que menacer depuis des mois. Mardi 25 février 2025, l’action du constructeur californien a perdu plus de 8 % à Wall Street, faisant passer sa capitalisation boursière sous la barre symbolique des 1 000 milliards de dollars américains. Derrière cette dégringolade spectaculaire : des ventes en chute libre en Europe et des polémiques de plus en plus pesantes autour de son fondateur, Elon Musk. Le malaise est profond : les consommateurs européens semblent désormais prendre leurs distances avec une marque autrefois intouchable mais qui est désormais associée à l’extrême-droite.

Tesla face à la tourmente : la chute des ventes européennes est gigantesque

La crise boursière de Tesla est indissociable de la chute de ses ventes en Europe. Selon l’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA), en janvier 2025, Tesla a enregistré seulement 7 517 immatriculations dans l’Union européenne, soit une baisse drastique de près de 50 % par rapport aux 15 000 véhicules écoulés en 2024. Dans le même temps, le marché européen des véhicules électriques bondissait pourtant de 34 %.

Année Immatriculations Tesla (janvier) Variation (%)
2024 15 000 -
2025 7 517 -50 %

Cette baisse spectaculaire est due, selon Tesla, à un changement de stratégie avec l’arrivée prochaine de modèles à bas coût, mais ce n’est qu’une partie de l’explication (CNBC, 25 février 2025). Les consommateurs européens, particulièrement en Allemagne, semblent désormais bouder la marque américaine, en réaction directe aux positions politiques d’Elon Musk. En Allemagne, pays où Tesla assemble pourtant son populaire modèle Y, les ventes ont plongé de 59 % en janvier 2025, souligne Bloomberg. Cette chute est largement perçue comme une réponse au soutien affiché par Musk envers le parti d’extrême droite allemand AfD.

L’AfD, qui n’a pas gagné les élections du 23 février 2025, a fait son meilleur score depuis longtemps, surpassant même le parti de gauche, le SPD. Et Elon Musk n’y est pas pour rien : il a largement relayé et soutenu le parti, renforçant son image très politisée et de plus en plus critiquée.

Les polémiques d’Elon Musk : la goutte qui fait déborder le vase ?

Le dirigeant de Tesla, Elon Musk, est au cœur de controverses de plus en plus nombreuses. Sa proximité politique avec Donald Trump et son implication active dans la « Commission pour l’efficacité gouvernementale » (DOGE), chargée par Trump de réduire drastiquement les effectifs de la bureaucratie fédérale américaine, est au centre des critiques. Mais ce sont surtout ses récentes déclarations extrémistes, incluant un salut nazi fait sur scène et ses prises de position anti-trans, qui semblent avoir déclenché un rejet massif en Europe. Elon Musk est-il devenu le principal frein au succès de Tesla en Europe ?

Un désastre en Bourse : quelles pertes pour Elon Musk et Tesla ?

La chute brutale des ventes européennes s’est immédiatement répercutée sur les marchés financiers. À New York, l'action Tesla a perdu 8,39 % en une journée, passant à 302,79 dollars américains. Ainsi, la capitalisation boursière de Tesla, autrefois solidement installée au-dessus des 1 000 milliards de dollars américains, a fondu, retombant sous ce seuil symbolique (CNBC, 25 février 2025).

Date Valeur action Tesla Capitalisation boursière Perte (%)
Novembre 2024 450 USD (environ 423 euros) 1 500 milliards USD (environ 1 410 milliards euros)
25 février 2025 302,79 USD (environ 284 euros) Moins de 1 000 milliards USD -33 % (depuis mi-décembre)

Cette baisse dramatique efface presque intégralement les gains obtenus après l’élection de Donald Trump en novembre 2024, une période où le marché semblait croire à un renouveau sous l’impulsion du président américain. Aujourd’hui, ces espoirs se sont envolés, emportant avec eux une grande partie de la fortune d’Elon Musk, dont la richesse personnelle est fortement liée à la valorisation de Tesla.

Si Elon Musk reste l’homme le plus riche du monde, sa fortune s’établit, selon le Bloomberg Billionnaires Index, à 358 milliards de dollars. Elle a chuté de 74 milliards depuis le début de l’année 2025 et de près de 100 milliards de dollars par rapport à son plus haut (443 milliards) établis début décembre 2024 au lendemain de la victoire de Donald Trump.

Elon Musk : un dirigeant devenu toxique ?

Si la stratégie commerciale de Tesla (avec l’introduction de modèles moins chers prévue au premier semestre 2025) explique en partie la baisse des ventes, les polémiques impliquant Elon Musk pèsent désormais très lourd dans la balance. Entre ses prises de position anti-trans, son salut nazi en janvier 2025, et son soutien affiché à l’AfD allemande et au reste de l’extrême-droite, la marque Tesla subit un sérieux déficit d'image auprès des consommateurs européens.

L’entreprise devra rapidement résoudre son problème d’image, amplifié par son patron emblématique. Avec l’arrivée prochaine de nouveaux modèles à bas coût prévue au premier semestre 2025, l'entreprise tente de reconquérir le marché européen, mais suffira-t-il à inverser la tendance ?

L’exemple d’une chute spectaculaire

La baisse actuelle de Tesla rappelle d’autres grandes crises d’image, telles que celle de Volkswagen en 2015, suite au scandale du dieselgate, dont la marque allemande ne s’est jamais totalement remise en termes de réputation. Si Tesla ne prend pas rapidement ses distances avec les controverses de son PDG, l’entreprise pourrait suivre un destin similaire, avec des pertes économiques conséquentes.

Paolo Garoscio

Rédacteur en chef adjoint. Après son Master de Philosophie, il s'est tourné vers la communication et le journalisme. Il rejoint l'équipe d'EconomieMatin en 2013.   Suivez-le sur Twitter : @PaoloGaroscio

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