En raison du contexte géopolitique actuel et de l’approche de sa 4ᵉ conférence internationale sur la sécurité nucléaire, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a émis une alerte le lundi 20 mai 2024. L’agence onusienne craint des vols de matières nucléaires qui pourraient être utilisées à des fins de terrorisme.
Terrorisme nucléaire : alerte sur le risque de vol d’uranium
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Publié le 21 mai 2024 à 13h00
Plus de 4 000 vols de matières nucléaires signalés depuis 1993
L'AIEA a mis en garde contre la recrudescence des vols de matières nucléaires telles que l'uranium, le plutonium et le thorium. Depuis 1993, 145 États ont signalé 4 243 incidents, dont 350 soupçonnés d'être liés à des activités malveillantes comme la contrebande ou la mise en vente illégale. Sur l'année 2023, ce sont 168 signalements qui ont été enregistrés - ce qui reste dans la moyenne des autres années, souligne l'AIEA. « La récurrence de ces incidents confirme la nécessité de faire preuve de vigilance et d'améliorer la surveillance pour contrôler, sécuriser et éliminer correctement les matières radioactives. », précise l'agence onusienne.
Ce qui est d'autant plus inquiétant, comme le souligne Elena Buglova, responsable de la division de sécurité nucléaire de l'AIEA, c'est que plus de la moitié des vols ont lieu pendant le transport de ces matériaux. La sécurité des matières nucléaires concerne autant les centrales nucléaires que les hôpitaux, les laboratoires et l'industrie, ces matières étant aussi utilisées pour la recherche.
La menace de bombes sales
Au vu du contexte international particulièrement tendu, l'agence onusienne craint que de mauvaises personnes s'emparent de ces matériaux pour fabriquer des « bombes sales ». Bien que moins destructrices qu'une bombe nucléaire classique, les conséquences psychologiques et économiques seraient dévastatrices. Ces armes, constituées d'explosifs conventionnels entourés de matériaux radioactifs, pourraient causer une contamination massive et semer le chaos dans des zones densément peuplées.
Pour prévenir ce scénario cauchemardesque que l'AIEA a lancé cette alerte en vue d'une coopération internationale renforcée à l'approche de sa quatrième conférence internationale sur la sécurité nucléaire (ICONS), qui se tiendra du 1ᵉʳ au 5 juillet 2024 à Vienne.