Nous devons aujourd’hui penser notre action dans un contexte touché par des crises qu’elles soient de nature globale (écologique, économique, démocratique, démographique, sociale, sanitaire) ou de nature individuelle (question du sens, rapport au travail, équilibre vie professionnelle et vie personnelle, nouvelles méthodes de travail).
Les compétences des territoires seront indispensables pour relever les défis climatiques et écologiques
Elles questionnent la capacité de la fonction publique territoriale à répondre agilement non seulement aux attentes de nos concitoyens et à celles de nos agents, mais à proposer également des solutions innovantes.
Innovantes mais aussi adaptables, qualitatives et réactives, qui sont des attentes du service public local de nos collectivités, de leurs agents et de nos concitoyens. Elles caractérisent l’engagement de toutes celles et tous ceux qui s’inscrivent dans le but poursuivi par l’action publique : servir l’intérêt général. Un principe particulièrement cultivé dans les écoles du service public qui forment nos fonctionnaires actuels ou en devenir.
Structurée à la suite du mouvement de décentralisation des années 80, la fonction publique territoriale, au plus proche de nos concitoyens, n’a eu de cesse crise après crise d’accompagner les évolutions sociétales et de faire la preuve de sa capacité à prévenir, analyser et réagir face à des signaux faibles en se livrant à une adaptation permanente. La crise sanitaire récemment traversée en est certainement un des exemples les plus éclairants. 75 % des Français reconnaissent que les agents des collectivités territoriales ont assuré une grande part de la continuité du service public local en adéquation avec leurs besoins. Preuve s’il en fallait, de la force des territoires et de leur pouvoir de mobilisation dans un climat instable.
Si le progrès doit être continu, nous pouvons néanmoins assumer fièrement la manière dont l’action publique locale a su s’adapter, évoluer, innover. Dans un environnement réputé plus défiant que jamais, les collectivités territoriales répondent présentes chaque jour dans l’exercice de leurs missions, résolues à produire un service public local de qualité et à concilier enjeux écologiques, évolutions sociales et développement local pour améliorer le bien-être de leur populations.
Les territoires et leurs agents : au cœur des transitions
Indispensables dans la lutte contre le changement climatique et la maîtrise des consommations d’énergie, les collectivités territoriales sont des acteurs majeurs et complémentaires aux stratégies déterminées au niveau national ou international. Implantées au cœur des territoires, elles s’appliquent, sur le mode de l’action et de la proximité, à développer à leur échelle les politiques publiques touchant à l’ensemble des aspects de la vie de nos concitoyens à travers les 250 métiers de la fonction publique territoriale dans des secteurs tels que l’urbanisme, le bâtiment, les mobilités, la préservation de l’environnement et du cadre de vie ou encore l’accompagnement des personnes. Elles endossent en outre la responsabilité directe d’équipements structurants aux travers de leurs politiques économiques et d’aménagement du territoire qui représentent plus de 70% de l’investissement public.
À cet égard, les compétences des collectivités sont orientées vers l’économie des ressources mobilisées, notamment la limitation de l’artificialisation des sols, la protection de la biodiversité, le développement des énergies décarbonées et renouvelables et in fine la réduction de l’empreinte écologique tant de l’action publique que de la société.
Derrière ces collectivités (communes, intercommunalités, métropoles, départements ou régions), ce sont des hommes et des femmes, des élus et des agents territoriaux, pleinement conscients des défis à relever. Experts en transition, ce sont eux qui dans une approche systémique mènent les transformations et incarnent le changement.
Ce binôme élus/agents territoriaux repose sur une complémentarité qui allie pouvoir de décision et compétences. Trop souvent méconnu du grand public, c’est pourtant dans cette triple chaîne de décision - politique, administrative et technique - que l’action publique et le développement de nos collectivités puisent leurs sources.
Ce partenariat se fonde sur une relation de confiance et un équilibre juste pour développer le service rendu aux usagers locaux. Il pose les bases très spécifiques de l’univers local et de la fonction publique territoriale. Ces bases, elles sont acquises par la formation, initiale d’une part, mais également continue, dans un monde où les bouleversements sont constants et les législations changeantes, et ce quels que soient les catégories, les grades ou les métiers de nos agents publics locaux. La formation pour tous est non seulement un droit individuel mais également une nécessité collective.
La formation, pilier de la transformation
À travers l’INET (Institut national des études territoriales) – école de la fonction publique territoriale du CNFPT – les cadres dirigeants de la fonction publique territoriale sont accompagnés tout au long de leur carrière professionnelle sur les questions territoriales en matière de management, de ressources humaines, de finances ou encore de transition notamment numérique, dans une logique opérationnelle. Ce sont 4 000 cadres dirigeants territoriaux qui sont formés chaque année sur ces questions.
L’INET est en outre en charge de la formation initiale des plus de 150 lauréats annuels des concours d’administrateur territorial, d’ingénieur en chef et de conservateur des bibliothèques ou du patrimoine, en assurant une scolarité de plusieurs mois, exigeante et novatrice, au sein de l’écosystème territorial.
Depuis 25 ans, l’INET a développé un modèle pédagogique, axé non seulement sur l’acquisition de connaissances mais aussi sur le développement de compétences grâce à des mises en situations professionnelles. En outre, c’est une approche du collectif de direction qui est favorisée par la complémentarité des élèves quelle que soit leur filière, traduisant notre conviction que la complexité des défis relevés par l’action publique nécessite la combinaison de compétences diverses.
L’humanité connaît aujourd’hui des changements puissants, fréquents et inédits. C’est au cœur des territoires que s’inventent déjà les réponses les plus adaptées aux spécificités locales. Les collectivités sont les acteurs efficaces de ces mutations et doivent accélérer en s’appuyant sur des cadres dirigeants de proximité, piliers de la décentralisation, qui seront sans conteste au rendez-vous. Pour ce faire, plus que jamais, ils auront besoin de connaissances, de réflexions collectives, de confrontations pour faire face à l’ensemble des défis à relever.